Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a déclaré, à partir de Tipasa, que les travailleurs concernés par les retraites anticipée et proportionnelle ont jusqu'à la fin de l'année pour déposer leurs dossiers. Le ministre a souligné que ses services «travaillent en collaboration avec les partenaires sociaux en vue de la mise au point d'une liste des métiers et des professions pénibles, puis la promulgation d'un décret exécutif fixant cette liste, avant sa présentation devant le Parlement pour examen et approbation». Interrogé sur la retraite anticipée, le ministre du travail a indiqué que l'actuelle loi est toujours en vigueur, jusqu'à l'entrée en application de l'avant-projet fixant l'âge minimum de départ à la retraite à 60 ans pour les hommes, et à 55 ans pour les femmes, en janvier 2017, suite à son approbation par le Conseil des ministres, en juillet dernier, sous la présidence du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Une commission a été mise sur pied pour élaborer ce projet de loi, par souci d'équité entre les métiers et les professions, et de préservation des capacités de la Caisse nationale des retraites (CNR). L'avant-projet de loi en question stipule que «le bénéfice de la pension de retraite ne peut être accordé avant l'âge de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, avec une durée de travail effective de pas moins de 15 ans». Un autre alinéa prévoit la possibilité, pour certains, de travailler cinq ans supplémentaires, avec l'accord de l'employeur, avec ouverture du droit à une retraite avant 60 ans, pour les emplois dits pénibles (qui seront fixés par la loi). Parallèlement, une possibilité est offerte pour les employés occupant des emplois nécessitant de hautes qualifications, de travailler au-delà de 60 ans. Près d'un tiers des retraités partent avant l'âge légal de la retraite (60 ans). Le système actuel le leur permet. Sauf qu'à la cadence actuelle, il représente une menace réelle. Le nombre de salariés à quitter le monde du travail est en constante augmentation au même titre que ceux qui décident de mettre fin à leur carrière professionnelle. Ils sont près de trois millions. «2880.180 dossiers de pensions et d'allocations de retraites, sont gérés par la CNR, dont 2016.817 retraites normales (âge de 60 ans), 594.247 retraites proportionnelles, 261.717 retraites sans conditions d'âge, 507 retraites anticipées et 6892 retraites servies à l'étranger», indiquent les statistiques de la Caisse nationale des retraites qui souligne que le montant mensuel qui leur est versé s'élève à plus de 85 milliards de dinars. Une hausse de près de 18% par rapport à la moyenne mensuelle de l'an dernier. «La dépense mensuelle de la CNR est passée de 73 milliards de dinars en janvier 2015 à près de 85,7 milliards de dinars en mai 2016, en matière de pensions et allocations de retraites», a précisé le document de la CNR repris par une dépêche de l'APS datée d'hier. Ils sont 410.000 à avoir grossi les rangs des retraités entre le début de l'année 2014 et le mois de juin 2016. «La caisse a enregistré 130.000 nouveaux dossiers en 2014, 180.000 autres en 2015, alors que pour le premier semestre (janvier-juin) 2016 seulement, elle a enregistré 100.000 nouveaux dossiers», font observer les rédacteurs du rapport de la caisse, selon les responsables de cet organisme qui prévoit 200.000 nouveaux dossiers d'ici la fin du mois de décembre 2016.