«Vous devrez rétablir l'image de l'islam par le discours, mais aussi par les actes et le comportement exemplaire.» C'est en ces termes que s'est adressé, avant-hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa à la délégation des 61 imams et mourchidate envoyée en France. Le ministre a appelé ces imams et mourchidate à s'investir amplement dans cette mission, en joignant l'acte au discours. Ainsi, et à l'occasion d'une intervention qu'il a tenue avant-hier devant cette délégation en France, le ministre a déclaré que «l'islam est en train de vivre une époque critique en France. C'est pourquoi, l'Algérie attend de vous d'être à la hauteur et d'accomplir sans faute cette mission». La mission de la délégation algérienne est un petit peu particulière, dans la mesure où l'Etat algérien a professé un islam modéré appelant les imams et mourchidate qui bénéficieront au cours de leur séjour d'une formation au niveau de 15 universités françaises à adhérer au «projet civilisationnel portant sur la déradicalisation amorcé par l'Algérie et adopté entièrement par les autorités françaises». De son côté, le directeur du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, Arnaud Schaumasse, a tenu à saluer l'initiative des autorités algériennes qui ont tenu à concrétiser le protocole signé entre la Grande mosquée de Paris et le ministère des Affaires religieuses algérien, il y a 15 ans, et rappelé dans une déclaration commune signée entre le ministre des Affaires religieuses algérien et le ministre français de l'Intérieur en 2014, portant sur la mise en place d'un islam de France prenant en compte les spécificités de la République française. L'envoi de cette délégation est très importante pour la France, selon M.Arnaud Schaumasse, dans la mesure où elle va combler le vide religieux que ressentent les jeunes musulmans des quartiers français dans ce sens. La France étant un pays laïque ne s'intéresse pas à la pratique religieuse des communautés étrangères. Et à partir de là, elle ne contribue pas à ce côté-là. L'initiative est laissée ainsi, explique le directeur du bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur français, aux associations des communautés vivant en France de trouver la meilleure formule pour s'organiser. «La pratique religieuse en France est libre et libérée.» Cela malheureusement, et la France le reconnaît, a laissé un certain vide dans le sens de la formation des jeunes quant à leur religion. C'est pour cela que nous sommes aujourd'hui contents d'accueillir cette délégation. Nous avons énormément besoin de cette délégation pour expliquer aux jeunes musulmans des quartiers français les véritables valeurs de tolérance et de paix que prône la religion musulmane.». En l'absence de cette délégation des imams et mourchidate francophones. «Ces jeunes recourent aux sites Internet pour s'informer. Et malheureusement, en cherchant à s'informer, ces derniers tombent sur des sites d'embrigadement religieux», a déploré M.Schaumasse. La France a payé cher cet embrigadement des jeunes musulmans qui sont allés jusqu'à tuer des fidèles d'autres religions à l'intérieur même des églises.