Le secteur de l'éducation «n'est pas concerné par la problématique de la retraite proportionnelle pour les années 2016 et 2017», a déclaré jeudi la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. La rentrée scolaire s'annonce plutôt calme. La décision du gouvernement de modifier l'ordonnance 97-13 autorisant le départ à la retraite sans condition d'âge ne touchera pas l'Education nationale. Son premier responsable est affirmatif. L'ultimatum imposé aux travailleurs souhaitant partir à la retraite avant 60 ans, de déposer leur dossier avant la fin du mois de décembre 2016, épargne les enseignants. «Le secteur de l'éducation n'est pas concerné par la problématique de la retraite proportionnelle pour les années 2016 et 2017, au regard du dispositif calendaire et de l'agenda du secteur soumis à des dispositions spécifiques», a indiqué, jeudi, Nouria Benghebrit lors d'une rencontre avec les partenaires sociaux (syndicats du secteur et associations des parents d'élèves), à la veille de la rentrée scolaire. «Le problème ne se pose pas pour les fonctionnaires du secteur de l'éducation, notamment les professeurs ayant déposé leurs dossiers pour bénéficier de la retraite proportionnelle en 2016, au regard de l'agenda du secteur», a déclaré la ministre à la presse. «Les fonctionnaires, dont les dossiers avaient été déposés entre septembre et novembre 2015 bénéficieraient de la retraite à la fin août de l'année prochaine», a-t-elle précisé. «Le problème ne se pose pas pour les fonctionnaires qui déposeront leurs dossiers à la rentrée scolaire actuelle, vu que le dossier sera soumis au débat à l'Assemblée populaire nationale... Ils bénéficieront de la retraite à la fin août 2017», a-t-elle assuré. Ce qui est annonciateur d'une trêve, en attendant de savoir si le métier d'enseignant sera intégré dans la liste des métiers pénibles. Ce que la responsable du secteur appelle de tous ses voeux. Nouria Benghebrit qui a fait du dialogue une priorité, a annoncé l'organisation «prochaine d'un atelier autour de ce thème avec les partenaires sociaux, pour définir les lacunes et les moyens offerts dans ce domaine jusqu'à l'horizon 2030, formant le voeu que le débat soit objectif». De quoi faire baisser d'intensité les velléités des syndicats qui se sont dit prêts à en découdre. Ces derniers qui ont souligné la nécessité de les associer au débat concernant la retraite proportionnelle, ont brandi l'arme de la protesta dès le premier trimestre. Les déclarations de la ministre de l'Education nationale contribueront incontestablement à ce que la rentrée scolaire qui s'effectuera demain se fasse dans un climat apaisé. Cela n'écartera pas pour autant de chauds débats ou d'éventuels mouvements de protestation de la part de travailleurs de certains secteurs autour du départ à la retraite à 60 ans, qui est devenu dans la conjoncture économique actuelle incontournable, pour rendre pérenne le système de solidarité intergénérationnel qui doit garantir l'avenir de la Caisse nationale des retraites. «L'avenir de la pérennité des caisses de retraite est lié à un nouveau modèle de croissance créant de la valeur, dont les sous-segments sont une nouvelle politique de l'emploi, de la gestion, de la sécurité sociale et de la fiscalité.» souligne Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités et expert international.