Le siège du FLN L'actuelle direction du parti rejette d'un revers de la main toutes les critiques émanant des opposants. Inébranlable, le secrétaire général du FLN reste hors de portée des attaques et des assauts menés par ses adversaires. Alors que sa sortie est très attendue, Saâdani, qui devrait réunir son bureau politique dans les prochains jours, fait perdurer le suspense. Il a fait une brève apparition en recevant mardi dernier au siège de son parti à Alger, la délégation palestinienne menée par le vice-président du mouvement Hamas, Abou Marzouk. Aujourd'hui, le FLN procédera à l'installation de sa commission d'études et de prospective, sans Saâdani, puisque cette tâche est confiée à Djamel Ould Abbès, désigné après le Xème Congrès comme membre du bureau politique. Tout au long de la période estivale, le secrétaire général du parti majoritaire au Parlement, qui a fait l'objet d'une forte offensive de la part de ses adversaires, a sous-traité la riposte aux membres du BP. Dans ce contexte de la montée en puissance de la contestation, la «direction unifiée du FLN», présidée par Abderrahmane Belayat tiendra une autre rencontre nationale au courant de la semaine prochaine. Tout en estimant que l'actuelle direction «risque d'en pâtir lors des prochains rendez-vous électoraux», le groupe de Belayat n'écarte pas de se lancer dans les prochaines législatives avec l'éventualité à travers la Constitution de listes parallèles. «L'alliance avec les partisans de Belkhadem demeure une option envisageable», est-il relevé. Le groupe de Belayat a sollicité le président du parti, Abdelaziz Bouteflika pour redresser la situation avant les législatives à travers la convocation d'un congrès extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général du parti «avant qu'il ne soit trop tard». Pour ces derniers, la dégradation de la situation au sein du parti «découle en partie de la décision hasardeuse de Amar Saâdani de procéder à un nouveau découpage organique pour la création de nouvelles mouhafadhas dont le nombre a atteint 120 entités contre 54 précédemment». Cette opération s'est soldée par la marginalisation des militants authentiques du FLN qu'on a remplacés par des intrus qui n'ont rien à voir avec l'action politique. Selon certaines indiscrétions, plusieurs ministres FLN comptent conduire des listes électorales, histoire de se réserver une place dans l'instance législative au cas où ils seront limogés de l'Exécutif. Toutefois, l'actuelle direction du parti rejette d'un revers de la main toutes les critiques émanant des opposants de Saâdani. La levée de boucliers autour des listes électorales au niveau des mouhafadhas reflète une situation tout à fait ordinaire au sein du parti qui compte des milliers de cadres et de militants. Le FLN attend le retour de Saâdani pour organiser la session du comité central qui tranchera la question des élections et déterminera la stratégie du parti pour les affronter. Par ailleurs, tout en vouant aux gémonies la direction actuelle, les contestataires exhortent à l'unanimité le chef de l' Etat à intervenir pour remettre le FLN sur les rails. Alors que Amar Saâdani peaufine sa réplique, les contestataires du parti continuent à réclamer son départ. Ces derniers lancent un appel au président du parti, Abdelaziz Bouteflika, d'user de son autorité suprême pour intervenir en urgence pour sauver le FLN des mains des affairistes et des magouilleurs. De même, plusieurs députés réclament le renouvellement des instances de l'APN, avant l'entame de la nouvelle législature. Les frondeurs remettent en cause la mainmise sur ces instances par l'entourage de Saâdani. En prévision des élections législatives d'avril 2017, les manoeuvres de ce genre se suivent et se ressemblent.