Le mot est sur toutes les lèvres, même si l'idée concentre à la fois crispations et contestations, particulièrement chez certaines «parties» réticentes à tout changement, pour sortir d'un modèle économique à bout de souffle. L'Algérie est acculée par la crise pétrolière, elle est mise au défi de réformer son économie. Nombreux sont ceux qui ont raison de penser que l'économie ne va pas dans le bon sens, en dépit d'une certaine volonté politique de faire bouger les lignes. Hélas, les très nombreux «esprits congelés» qui sévissent encore au sein des institutions de la République, ont érigé un véritable mur de Berlin devant le programme de développement économique du président Bouteflika. A croire qu' en dehors des hydrocarbures, l'Algérie est condamnée à s'enfoncer dans la crise économique, alors qu'avec ses grands et enviables atouts le pays ne peut que se redresser et aller de l'avant, en valorisant ces atouts longtemps ignorés par la faute d'une certaine rente... Avec son énorme potentiel agricole, industriel et touristique, et qui n'est pas un rêve éveillé, l'Algérie ne peut être condamnée au déclin, bien au contraire, elle peut s'en sortir et prétendre au statut de puissance économique émergente. Mais il y a un préalable qui consiste à résoudre les blocages de la société algérienne avec un changement radical des mentalités, nous sommes à l'aune des révolutions numériques qui vont bouleverser le monde, l'Algérie doit s'interdire de rester en rade. Le décalage est criard entre le discours officiel et la réalité du terrain, les courroies de transmission sont désuètes et défaillantes, le gouvernement doit vite trouver de nouveaux relais plus efficaces et plus crédibles. Il est question d'un nouveau modèle de croissance, mais les géniteurs de ce modèle ont-ils pris le soin de s'interroger sur les raisons qui nous ont conduits à faire fausse route et qui nous ont acculés à des impasses économiques? Ce modèle de croissance peut être cette réforme économique tant attendue, s'il est porteur de propositions capables de dynamiter l'édifice économique présent et s'il prend en considération la nouvelle donne économique mondiale. Ce nouveau modèle de croissance doit restaurer l'égalité entre les secteurs privés et publics, pourtant inscrite dans la Constitution amendée, mais rejetée par ses esprits»congelés» qui continuent de stigmatiser le secteur privé national, qui pourtant est créateur de richesses et de valeurs! Aujourd'hui gouvernés et gouvernants ne doivent plus continuer à rêver d'un autre modèle économique, mais à le construire. Et pour le construire il faut d'abord aimer son pays et sortir des postures pour faire avancer les réformes au-delà des clivages partisans. Aujourd'hui pouvoir et opposition s'étripent au sujet de la situation économique du pays, entre l'optimisme des uns et le pessimisme des autres, il y a une bonne place au réalisme et au pragmatisme. La méconnaissance des règles de l'économie chez certains responsables politiques laisse pantois. L'Algérie a tout pour ne pas dépendre des hydrocarbures, le pays est loin d'être un simple puits de pétrole, l'Algérie peut être un grenier pour toute la région, une terre d'industrie, une destination touristique de premier plan, à condition de changer d'état d'esprit et de mentalités et de se mettre sérieusement au travail, la réussite de ce nouveau modèle de croissance est l'affaire de tous, le pays n'a plus droit à l'erreur, que chacun sorte de sa case, de sa caste, de sa cage et de sa bulle et se mette au service de la patrie, l'heure est au rassemblement et à l'union et que les uns et les autres regardent tous dans la même direction, car dans l'état actuel des choses il n'y a qu'une seule direction pour s'en sortir...