Deux soldats turcs et quatre membres de la rébellion du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été abattus, hier, dans des accrochages dans l'Est du pays, selon l'armée turque. Quatre autres militaires ont été blessés dans ces affrontements dans la province de Hakkari, frontalière avec l'Irak et l'Iran et où des opérations sécuritaires contre la rébellion menées depuis quelques semaines pour débarrasser la région des éléments du PKK. «Une opération aérienne a été lancée en appui pour traquer les terroristes en fuite», selon la même source. Vendredi, cinq rebelles ont été éliminés, dont ceux ayant abattu mercredi dernier un responsable local du parti Justice et Développement (AKP, au pouvoir depuis 2002), lors de cette vaste opération à Hakkari. Dans le cadre de la lutte contre la rébellion, les autorités ont démis de leurs fonctions 28 maires de municipalités du Sud et du Sud-est du pays majoritairement peuplées de Kurdes dont 24 pour liens présumés avec le PKK et quatre pour soutien de FETO (acronyme du mouvement Gülen accusé d'avoir fomenté le putsch manqué). En outre, un total de 11.285 enseignants soupçonnés de liens avec le PKK ont été suspendus à titre préventif. Plus de 7800 rebelles ont été tués ou capturés, depuis juillet 2015, à l'intérieur du pays et dans les raids aériens de l'aviation turque dans le nord de l'Irak (bases-arrières du PKK) et au moins 600 membres des forces de sécurité (soldats, policiers et gardiens de village) ont péri dans les attaques du PKK. Ankara avait initié en automne 2012 un processus de réconciliation avec le PKK pour mettre fin au conflit armé de trois décennies ayant fait plus de 40.000 tués. Mais deux ans et demi plus tard, ce processus a volé en éclats avec la reprise des attaques contre les forces de sécurité après l'attentat-suicide de Suruç, le 20 juillet 2015, qui avait fait 34 tués parmi des sympathisants du mouvement kurde.