Samir Nouioua a raflé l'or à Rio comme en 2012 à Londres L'Algérie s'est hissée à la 25e place au tableau des médailles des JP de Rio après la 9e journée et qui a vu Samir Nouioua (1 500m) et Asmahan Boudjadar (poids) s'offrir deux médailles d'or, alors que Hamdi Sofiane (400m) s'est offert une bronze. Suite à ces performances, l'Algérie a porté provisoirement le total de ses médailles à 16 dont quatre or, cinq argent et sept bronze. Dans l'une des épreuves reines de la classe T46, le 1 500m, Nouioua a été à la hauteur des attentes. Dans une course tactique, les 10 concurrents sont restés groupés jusqu'aux derniers 400m qui ont vu l'athlète algérien prendre les commandes et se détacher du groupe. A 300 mètres de l'arrivée, il accélère et prend ses vis-à-vis de vitesse terminant très à l'aise la course en 3:59.46. La seconde place est revenue à l'Ougandais David en 4:00.62 et la troisième à l'Australien Michael Roeger (4:01.34), qui était l'un des grands favoris pour le sacre final. «Dieu merci, j'ai réussi mon objectif. La course n'était pas facile, je ne connais que l'Australien qui est un bon demi-fondiste, la plupart des autres concurrents sont nouveaux pour moi, donc il fallait faire attention. J'ai fait ce qu'il fallait faire et je suis très content», a déclaré Nouioua, dans la zone mixte des athlètes, remerciant au passage son entraîneur, son club, sa fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Le demi-fondiste algérien a tenu aussi à passer un message aux médias algériens, les sollicitant à prendre la peine de médiatiser le handisport et ses athlètes qui souffrent autant que les valides. «Je crois que notre presse, toutes tendances confondues, ne nous donne pas suffisamment d'importance, sauf peut-être dans les grands événements et encore. On travaille comme les valides, on souffre comme eux et on défend le même emblème national, alors pourquoi cette indifférence à notre encontre», a-t-il regretté, rendant hommage à tous ceux «qui ont cru en les capacités des athlètes handisport algériens», à qui il a tenu à offrir sa médaille ainsi qu'à tout le peuple algérien. De son côté, la lanceuse du poids, classe F33, Asmahan Boudjadar s'est parée, elle aussi, de l'or grâce à un excellent 3e jet qui atteint les 5.72m (un nouveau record d'Afrique). L'Algérienne était talonnée par la Qatarie Sara Hamdi Masoud (5.39m), alors que la 3è marche du podium est revenue à l'Emiratie Sara Alesanaâni (5.09m). A l'issue du concours, Asmahan Boudjadar était très soulagée et heureuse de son sacre qu'elle a remporté «au prix de beaucoup de sacrifices», a-t-elle dit. «Ce sont mes premiers Jeux paralympiques et mon premier titre. Evidemment, je suis très heureuse et fière. Au dernier Championnat du monde au Qatar que j'avais complètement raté, j'ai juré de prendre ma revanche à Rio, car je crois en mes potentialités. Aujourd'hui, je voulais prouver que j'ai des qualités et mon mot à dire dans ma spécialité. Je suis contente pour la médaille que j'offre à ma famille, mon coach, mon club, mes responsables et à l'Algérie tout entière», a déclaré Boudjadar. Son entraîneur, Abdelmadjid Kahlouche, qui est un des doyens, n'a pas caché sa joie, devant les applaudissements des spectateurs dont les membres de la délégation algérienne à Rio, déclarant: «Cette médaille est une revanche de Boudjadar et son passage mal négocié aux derniers Championnats du monde au Qatar. Depuis, notre athlète a beaucoup progressé grâce à un travail intense et sans répit. Je suis content pour elle et pour moi aussi car on récolte ensemble le fruit de beaucoup de sacrifices.» Dans la matinée de la même journée, l'Algérie avait obtenu une médaille de bronze grâce au sprinteur Sofiane Hamdi dans l'épreuve du 400m, classe T37 qu'il a courue en 53.01 (sa meilleure performance de la saison). Le titre paralympique est revenu au Sud-Africain Charl du TOIT (51.13), suivi du Vénézuélien Omar Monterola (52.93). Hamdi Sofiane voit ainsi son rêve s'exaucer, après une année très difficile et un dur labeur. «Je suis à la fois heureux et soulagé, car c'est une consécration qui restera gravée dans ma mémoire. Dieu merci, je retourne chez moi avec un titre», a-t-il souligné. Pour sa part, Sid Ali Bouzourine qui avait pris part à la finale du 400m, classe T36, s'est contenté d'une 7è et dernière place (1:00.22) dans une course remportée par le Britannique Paul Blake (54.49), devant l'Ukrainien Roman Pavlyk (55.67) et William Stedman (Nouvelle Zélande) en 55.69.