L'avènement des réseaux sociaux, du numérique et de la digitalisation et leur incidence sur le devenir de la démocratie a été un thème particulièrement débattu par les présents. C'est au Conseil de la nation que la démocratie s'est invitée, ce jeudi, à la faveur d'une journée d'étude consacrée à la liberté d'expression. «Quel avenir pour la démocratie à l'horizon 2030?» tel a été l'intitulé de cette séance à laquelle a participé un nombre important de doctorants et d'universitaires, mais également de parlementaires et de représentants des institutions de l'Etat et de la société civile. Les docteurs Mohamed Tayeb Laskri (membre du Conseil de la nation) et Nacereddine Bousmaha (recteur de la faculté de droit de l'université d'Oran) auront été les principaux conférenciers à cette rencontre qui a été suivie d'un riche débat. L'avènement des réseaux sociaux, du numérique et de la digitalisation et leur incidence sur le devenir de la démocratie a été un thème particulièrement débattu par les présents. A en croire certains intervenants, à l'instar du professeur Ahmed Hamdi qui estime que l'ère du numérique et de l'Internet bouleverse carrément le concept même de démocratie et de l'Etat nation, et ce en élargissant d'une manière inédite les champs d'expression qui échappent finalement à toute censure ou surveillance. Il a alors évoqué l'émergence du journalisme citoyen tout en jugeant que la démocratie a davantage de chances de se manifester par le truchement de Facebook, et autres espaces du Web. Aussi avance-t-il que l'Algérie a un défi à relever sur ce front. Toutefois, d'aucuns ont rejeté une certaine démocratie insufflée par «des penseurs bienveillants» via la Toile et qui aura abouti à la destruction de quelques Etats arabes comme la Syrie. Par ailleurs, le sujet du rajeunissement de la représentation politique dans la société a été longuement abordé. Les partis politiques ont particulièrement été épinglés et désignés comme les premiers acteurs à donner l'exemple en la matière. Les conférenciers ont toutefois rappelé que la révolution algérienne de 1954 a été menée par des jeunes et que les martyrs sont tombés au champ d'honneur alors qu'ils étaient âgés entre 24 et 30 ans. Une manière d'affirmer que le terreau national regorge d'exemples édifiants et constitue un référent pour le futur de la démocratie. Nacereddine Bousmaha a rebondi sur ce thème en abondant sur la création du Conseil supérieur de la jeunesse à la faveur de la révision constitutionnelle de 2016. Celui-ci intervenait pour corriger l'échec des partis politiques et de la société civile à mettre en oeuvre les politiques destinées à la jeunesse, a-t-il souligné dans une allocution ayant pour intitulé: «Jeunesse et démocratie à la lumière de la révision constitutionnelle de 2016.» L'universitaire a estimé que la création du CSJ à la faveur de la révision constitutionnelle de 2016 était nécessaire pour corriger l'échec des partis politiques et de la société civile à mettre en oeuvre les programmes destinés aux jeunes. Selon le conférencier, les termes des derniers amendements constitutionnels ont facilité l'accès des jeunes aux centres de décision. Dans son préambule, la Constitution stipule que «la jeunesse est au centre de l'engagement national à relever les défis économiques, sociaux et culturels». Il a cité également les articles 200 et 201 de la Loi fondamentale du pays qui prévoient la création du CSJ. Pour M. Bousmaha, cet organe est appelé à jouer un rôle prépondérant pour faciliter l'accès des jeunes à l'emploi, prémunir cette catégorie contre l'extrémisme et les idéologies étrangères à la société algérienne et mettre au point des stratégies pour lutter contre l'émigration clandestine. Pour sa part, Laskri Mohamed Tayeb, a considéré que la Constitution algérienne était source de fierté car, a-t-il expliqué, ce texte renferme une vision prospective qui favorise l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication pour mieux rapprocher le citoyen de l'administration, et renforcer la transparence à tous les niveaux. La rencontre a été organisée dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la démocratie décrétée par les Nations unies le 15 septembre de chaque année.