On attend beaucoup de la réunion d'Alger Malgré les mises en garde de plusieurs experts qui considèrent que la réunion d'Alger ne recèle pas de véritables enjeux, le ministre de l'Energie se dit convaincu qu'elle va aboutir à «une solution positive». Nourredine Bouterfa, navigue à contre-courant de toutes les opinions dominantes. Contrairement aux affirmations de Sid Ali Boukrami, Kamel Ait Cherif, Mustapha Mékidèche, etc., qui considèrent que les vrais enjeux sont ailleurs que dans la réunion d'Alger, lui, donne l'air d'être très optimiste quant aux résultats de celle-ci. En effet, dans un entretien accordé à l'APS, il a affirmé que la réunion informelle de l'Opep, prévue mercredi à Alger, doit impérativement aboutir à une «solution positive» pour stabiliser le marché en relevant le rôle «conciliateur» de l'Algérie au sein de l'Opep. «Nous allons tout faire pour réussir cette réunion. Nous n'envisageons pas un scénario négatif. Nous devons, dans tous les cas de figure, sortir avec une solution positive», soutient-il avant d'ajouter, affirmatif: «Nous n'allons pas sortir à la fin pour dire que la réunion d'Alger a été un échec.» Pour étayer ses propos, le ministre de l'Energie a relevé que la participation de tous les pays membres de l'Organisation à la réunion d'Alger «est déjà un signe positif». Par ailleurs, M.Bouterfa a mis en avant le rôle «conciliateur» de l'Algérie au sein de l'Opep, ce qui devrait permettre, selon lui, de trouver un consensus pour soutenir les prix mondiaux du pétrole. «L'Algérie est un pays conciliateur reconnu pour ses qualités de dialogue et qui a l'avantage d'être en très bonnes relations avec l'ensemble des membres de l'Opep. Nous ne sommes en conflit avec aucun de ces pays», a-t-il soutenu, en soulignant que cet aspect «est un facteur supplémentaire qui donne davantage de confiance aux autres pays».Néanmoins, le défi de Nourredine Bouterfa n'est pas seulement de rapprocher les points de vue des membres de l'Opep, mais aussi ceux des pays producteurs hors Opep puisque le succès de la réunion en dépend, selon lui, largement.Pour réussir son pari et rapprocher les points de vue les plus divergents, notamment entre les pays membres de l'Opep et ceux hors Opep, M.Bouterfa a effectué un long périple au cours duquel il s'est rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou, et s'était entretenu avec ses homologues saoudien, russe, iranien et qatari ainsi que le secrétaire général de l'Opep, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d'Alger. A ce propos, il a relevé la convergence de toutes les parties sur la nécessité «d'agir positivement pour remettre de l'ordre»dans le marché car, a-t-il expliqué, «la situation actuelle n'est favorable ni à l'économie mondiale ni aux pays producteurs ni aux pays consommateurs». De ce fait, tout en admettant l'existence de divergences d'intérêts entre les pays producteurs de pétrole, M.Bouterfa a affirmé que l'Opep, en tant qu'acteur énergétique international, est consciente de sa responsabilité. «Il faut reconnaître que l'Opep est une organisation qui a sa tradition, ses façons de penser, ses façons de prendre ses décisions. Mais l'Opep est consciente de sa responsabilité et ses membres sont aussi conscients de l'importance de la réunion d'Alger», a-t-il fait savoir. Concernant les pays producteurs non-Opep dont notamment la Russie, le ministre a assuré que ce pays «est d'accord» pour rejoindre un éventuel accord afin de stabiliser le marché. «Il y a quand même une volonté qui a été affirmée publiquement par la Russie», a-t-il rappelé. Pour précision, nombre d'experts ont insisté sur le fait qu'un accord entre les seuls mem-bres de l'Opep ne servirait pas à grand-chose puisque ceux-ci ne contrôlent que 40% des réserves mondiales, d'où la démarche algérienne visant à mettre en place un consensus entre tous les pays producteurs. Plus concrètement, l'Algérie veut arriver à un consensus sur un gel de la production des pays Opep, mais aussi non Opep comme un premier pas pour absorber les stocks importants de pétrole et agir sur l'offre afin de stabiliser les prix du brut sur les marchés internationaux au-dessus de 50 dollars le baril, explique le ministre.