Les efforts de l'Opep pour parvenir à un consensus entre pays membres de l'Opep et non-Opep, lors de la réunion informelle de l'organisation prévue du 27 au 28 septembre à Alger, en vue de soutenir les prix du pétrole, se poursuivent. Ainsi, le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Bakindo, était hier en visite à Alger, indique l'agence Reuters citant une source gouvernementale. Noureddine Bouterfa, le ministre de l'Energie, avait affirmé récemment qu'il existait un consensus entre pays producteurs Opep et non-Opep sur la nécessité de stabiliser le marché pétrolier. En ce sens, la source gouvernementale a déclaré : "Nous mettons au point les derniers détails pour nous assurer d'une réunion fructueuse." On évoque à Alger une proposition algérienne qui pourrait convaincre l'ensemble des participants à la réunion. Les marchés pétroliers seront donc braqués sur les résultats de ce conclave. En attendant, les prix du pétrole étaient ce vendredi en baisse. Les prix du Brent, variété de brut de la mer du Nord, étaient cotés à 46 dollars, influencés par les informations sur une surproduction du pétrole dans le monde. Les prix tournent à moins de 50 dollars depuis septembre. Ils allaient prendre leur envol suite à l'accord conclu le 5 septembre dernier entre l'Arabie saoudite et la Russie pour stabiliser le marché. Mais comme l'arrangement ne comporte aucune décision contraignante, les prix du pétrole ont repris leur courbe baissière. Il convient de rappeler également que Noureddine Bouterfa s'était rendu au Qatar, en Iran, puis en Russie en vue de parvenir à un tel consensus. Il a rencontré ensuite à Paris le ministre saoudien du Pétrole. Le premier responsable du secteur avait déclaré que l'Algérie vise, à travers ce consensus des prix, entre 50 et 60 dollars. Le secrétaire général de l'Opep, lui, a affirmé à l'issue de cette rencontre que l'Opep ne voulait pas d'une fourchette de prix mais plutôt une stabilité durable du marché. Vendredi, le ministre vénézuélien du Pétrole a affirmé, selon l'agence Reuters, que son pays profiterait du sommet des pays non alignés pour convaincre d'autres producteurs de se prononcer en faveur d'un accord mondial visant à stabiliser les cours. À noter qu'au début du mois, l'Iran s'est dit favorable à toute mesure visant à stabiliser les cours. Enfin, il convient de noter que les signaux du marché penchent vers la poursuite de cette tendance baissière. Le dernier rapport de l'AIE estime qu'au cours du premier semestre 2017, la demande sur le pétrole sera en baisse. Celui de l'Opep corrige ses estimations : l'excès de production sera plus important l'an prochain avec la mise en service notamment d'un gros gisement pétrolier au Kazakhstan. La réunion informelle d'Alger inversera-t-elle cette tendance ou sera-t-elle une étape sur la voie d'un consensus entre les pays producteurs et non-producteurs. Noureddine Bouterfa avait déclaré qu'elle pourrait être une opportunité d'un rapprochement de points de vue entre les parties. Dans ce dernier scénario, les prix poursuivront leur cycle baissier. Il est clair de ce fait qu'un premier semestre 2017 à des prix du pétrole inférieurs à 50 dollars le baril aggraverait les difficultés économiques de l'Algérie. K. Remouche