A la résidence universitaire de l'Ecole nationale des travaux publics de Kouba, il ne fait pas bon dormir. Du moins, c'est ce que l'on déclare à la section Ugel de cet établissement. Pourtant, les responsables de ce campus affirment le contraire. Ils ne se sentent nullement coupables. Le schéma est classique: une frange d'étudiants se plaint de conditions d'hébergement qu'elle juge par trop inadéquates. Ce qui ne surprendrait nullement les professionnels des Cous, d'autant plus que l'université algérienne n'a jamais fait dans l'hôtellerie cinq étoiles. Le premier souci de l'université étant d'accueillir le maximum d'étudiants, même en ayant recours au «système D». Mais les griefs des étudiants en travaux publics se résument en quelques anomalies qu'ils relèvent dans leur environnement immédiat et qui nuiraient à leur séjour. Cela va du rapport avec le personnel administratif de leur cité jusqu'à la qualité de la restauration et de la résidence. Alors, simple chichi ou revendications rationnelles? Pour le savoir, nous nous sommes rapprochés du staff administratif de la cité universitaire. De son directeur, M.Betit Slah et de son DAGM, Belaïd Salah, nous apprenons que cette unité universitaire est une annexe de la résidence universitaire de Kouba qui est autonome administrativement depuis au moins deux mois. Mais, elle reste dépendante financièrement de la résidence universitaire de Vieux-Kouba jusqu'en janvier 2002. Pour ce qui est des accusations émises par des étudiants se disant appartenir à l'Ugel, nos deux interlocuteurs s'en lavent les mains. Ils affirment n'être là que pour garantir le confort des résidents. Entre autres restaurer et embellir. C'est que gérer une masse estudiantine de 1000 personnes alors qu'elle n'était que de 600 l'année dernière, n'est pas une sinécure lorsque les moyens se font rares. 80% des quarante-trois employés de l'établissement ne sont recrutés que pour cinq heures par jour uniquement. Et les 14 ouvriers permanents ne peuvent satisfaire toutes les demandes d'un millier d'étudiants. Que dire encore des trente-cinq ouvriers temporaires qui n'ont pas perçu leur salaire depuis plus de trois mois. Et les 540 matelas parvenus pour cette seule année universitaire dans les chambres des étudiants ne le sont que grâce à un effort personnel du directeur. Lui qui s'est arrangé pour qu'il n'y ait que deux étudiants par chambre pour les 4e et 5e années. Ainsi en est-il de l'étanchéité de toute la cité et particulièrement du restaurant réalisée au prix d'un gros effort financier. En attendant, l'Ugel persiste et signe: «Nous demandons le départ immédiat de l'équipe administrative et son total remplacement par une autre.» Elle menace de «faire monter crescendo la pression si (ses) doléances ne sont pas prises en considération».