Et de 5! Avec le lancement réussi, lundi dernier, de trois nouveaux satellites algériens, notre pays totalise cinq satellites mis en orbite depuis le début de son programme spatial. C'est en janvier 2002 que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé le décret portant création de l'Agence spatiale algérienne (Asal). Des scientifiques algériens se mettent à l'oeuvre en partenariat avec leurs homologues britanniques pour réaliser le premier satellite algérien Alsat1. Lancé le 28 novembre 2002 à partir de la base de Plesetsk en Russie, ce satellite a été conçu pour prévenir les catastrophes naturelles (inondations, feux de forêts, etc...). Le deuxième satellite algérien, Alsat 2A, a été réalisé par 29 ingénieurs algériens dans le cadre d'un partenariat algéro-français. Lancé à partir de la base Sriharikota, en Inde, le 12 juillet 2010, Alsat 2A était programmé pour des données nécessaires à l'agriculture, la topographie, la cartographie, l'environnement et pour bien d'autres secteurs. A ces deux satellites sont donc venus s'ajouter les trois autres (Alsat-1B, Alsat-2B et Alsat-1N) lancés lundi dernier toujours depuis la base de Srikarikota en Inde. Des satellites de dernière génération aux applications multiples (agriculture, l'aménagement du territoire, le cadastre steppique et saharien, etc.) Pour éviter de vous ennuyer avec les détails que seuls les spécialistes maîtrisent, disons simplement que toutes les données transmises par ces satellites sont réceptionnées sur le sol algérien depuis des stations prévues à cet effet et que les données sont exploitées par des chercheurs et universitaires algériens. L'Asal, dans son communiqué, rappelle «la mise en place d'une compétence humaine opérationnelle et autonome, apte à réaliser, contrôler, suivre et exploiter des satellites d'observation de la terre». Ainsi donc, notre pays est de plus en plus présent dans l'espace. Le seul dans l'espace maghrébin. En Afrique, seuls deux pays (le Nigeria et l'Afrique du Sud) disposent d'une agence spatiale comme l'Algérie. Ce n'est pas tout. Un autre satellite algérien va bientôt être lancé à partir de la base de Xichang en Chine. Baptisé Alcomsat 1 c'est un satellite équipé de transpondeurs en bande KU pour les chaînes de télévision. Il est également conçu pour les transmissions Internet. Le personnel algérien de l'Asal, chargé de gérer ce satellite est déjà en place. Il a été formé en Chine. Ce rapide «voyage» dans l'espace où l'Algérie a conquis une place parmi les grands, débouche sur deux constats. Quand on pense à l'état dans lequel la colonisation a laissé l'Algérie, quand on se rappelle que le pays se relève à peine de son combat de 10 années contre le terrorisme, ses satellites dans l'espace sont plus qu'un défi. L'autre constat est l'aphonie des médias occidentaux sur cette remarquable percée spatiale de notre pays. Ce qui incite, encore plus, les Algériens à ne pas bouder leur plaisir. De clamer, avec plus de force, leur légitime fierté!