Une lame de fond a détruit les cases et autres matériels des malheureux pêcheurs. C'est un véritable calvaire au quotidien que vivent les pêcheurs de la plage d'échouage de Zeggou, dans la commune d'Iflissen, daïra de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou. Les quelques trente pêcheurs qui activent dans cette zone vivent depuis fort longtemps au rythme d'une panoplie de difficultés qui rend leur travail pénible. Leur situation s'est dégradée au fil des années. Il y a d'abord le manque flagrant de moyens. C'est avec de petites barques qu'ils prennent le large pour jeter leurs filets, et sans aucune assistance. Un autre problème de taille auquel ils sont confrontés, reste sans doute la non-délimitation du domaine public maritime (DPM) par les services concernés. Forts de cette lacune, les riverains ont, à leur gré, procédé depuis quelques années à la délimitation des parcelles de terrains mitoyens à la plage d'échouage. Résultat : les pêcheurs sont pour ainsi dire circonscrits dans une fine bande qui les expose du coup à tous les dangers, y compris ceux de la mer. Et pour cause, l'année dernière, un drame a failli se produire sur les lieux. Une lame de fond a détruit les cases et autres matériels des malheureux pêcheurs. Cette situation dramatique se situe aux antipodes du classement du site de Zeggou, comme troisième site maritime à promouvoir par le ministère de la Pêche en avril 2000. Une étude pour la réalisation du quai d'échouage a été confiée à un laboratoire d'études maritimes, et l'on ignore jusqu'à aujourd'hui ses résultats. Un autre «os» est aussi à cataloguer parmi les innombrables raisons qui font que ce même site, d'une valeur inestimable, reste le souffre-douleur de la côte tigzirtoise. Il s'agit du bras de fer qui oppose l'APC d'Iflissen aux riverains cités plus haut et qui concerne leur opposition à la construction de cases en dur au profit de ces mêmes pêcheurs. Le quiproquo perdure depuis plus d'une dizaine d'années, et entre-temps, la situation n'augure aucun changement, du moins dans un proche avenir.