La population locale semble s'intéresser de plus en plus à ce secteur. Longtemps tournée vers le tourisme, même si ce secteur reste très mal exploité, la Kabylie maritime n'a d'autre choix, pour assurer un envol économique, que de se tourner vers le secteur de la pêche et l'aquaculture. Contrairement aux décennies précédentes, où l'on pouvait compter le nombre de pêcheurs sur le bout des doigts, la population locale semble s'intéresser de plus en plus à ce secteur resté jusque-là au stade artisanal. Avec une façade maritime, du reste importante, l'avenir de cette partie de la wilaya de Tizi Ouzou, allant de Tigzirt jusqu'à Ath Chafa en passant par le site de Zeggou et Azeffoun, est sans conteste dans les entrailles de la grande bleue. Le lancement des travaux de réalisation du port de pêche et de plaisance à Tigzirt a, pour ainsi dire, quelque peu aiguisé les appétits. De nombreux jeunes commencent à s'intéresser de près à cette activité qui semble avoir de beaux jours devant elle. Le lancement d'une formation dans ce domaine au niveau du Cfpa de Tigzirt constitue un autre élément qui a fait que l'intérêt porté à la pêche devient de plus en plus grandissant. La formation est en effet un facteur clé pour le développement de ce secteur d'autant que les potentialités existent. Il ne reste donc qu'à les exploiter d'une manière rationnelle. Non loin de là, le site de Zeggou, dans la commune d'Iflissen, constitue pour sa part un autre point d'intérêt. Il est question d'un important investissement. Il s'agit de la réalisation d'un complexe piscicole dans le domaine de l'aquaculture marine qui sera réalisé à mer ouverte pour l'élevage intensif de loup, de dorade et de la sole à Sidi Khaled. La Kabylie maritime présente ainsi des atouts considérables en matière d'investissement. D'ailleurs, en présentant son bilan d'activité pour l'année écoulée, la Chambre de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya de Tizi Ouzou, il est aussi question du volet investissement et perspectives. En termes de réalisation, on note l'octroi de terrains à 36 pêcheurs pour la construction de cases ainsi que la réparation de 27 embarcations de type petits métiers, réalisées par les entreprises de construction de bateaux de pêche Meba-Plast et Marina et ce, dans le cadre de l'aide de l'Etat aux pêcheurs nécessiteux. Il est ainsi à signaler que ladite chambre a contribué au projet d'installation d'un treuil au niveau du site de Zeggou par l'élaboration d'une fiche technique qui a été transmise à la daïra de Tigzirt. En outre, on note un recensement des inscrits maritimes et de la flottille à l'échelle de la wilaya. Dans son relevé, on totalise 280 inscrits maritimes et 152 embarcations dont 9 sardiniers et 143 petits métiers. Sur le plan investissement, on note aussi la réception de sept petits métiers et un chalutier acquis dans le cadre du programme de la relance économique. La professionnalisation du métier de pêcheur n'est pas en reste pour faire sortir ce secteur de son stade purement artisanal. Des formations de marins-pêcheurs sont lancées et on parle de la création d'une annexe de l'Institut des technologies de la pêche et de l'aquaculture (Itpa). La chambre de la wilaya compte également consentir ses efforts autour de la préparation d'une convention avec les compagnies d'assurances, entre autres, la SAA, le Cnma et la Caat. Il a été proposé, faut-il le souligner, la prise en charge de ce problème dans le cadre d'une convention des pêcheurs au niveau national par l'entremise de la Chambre nationale de la pêche. La Cnac est aussi sollicitée en vue de l'obtention d'une aide pour les pêcheurs et ainsi, de bénéficier de ses avantages en raison des spécificités du métier soumis aux aléas du mauvais temps. Cependant, et malgré tous ces efforts, le secteur de la pêche souffre d'énormes difficultés, notamment les retards enregistrés dans les réalisations des ouvrages, à l'instar du port de Tigzirt.