Si on se fie au secrétaire général par intérim, Ahmed Boumahdi, «Saâdani lâchera des bombes lors de son entrée politique décalée». La rentrée politique du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, interviendra aujourd'hui au siège du parti. Que dira le patron du parti majoritaire au Parlement, après son éclipse assez longue de plus de quatre mois? Si on se fie aux déclarations du secrétaire général par intérim, Ahmed Boumahdi, «Saâdani lâchera des bombes lors de son entrée politique décalée». On assistera peut-être à des déclarations tonitruantes du SG de l'ex-parti unique, mais qui en seront les cibles cette fois-ci? Beaucoup d'eau a coulé sous le pont du FLN, dans le sillage de ladite absence prolongée qui a duré quasiment tout l'été. Amar Saâdani signera, enfin, son entrée sur la scène politique, aujourd'hui, à l'occasion de la réunion de son bureau politique, a annoncé la parti sur son site officiel. Son agenda s'annonce plein. Trois jours après la rencontre du BP, il enchaînera avec la réunion des mouhafedhs, prévue le 5 du mois en cours. Le parti devra aussi tenir son comité central au cours du mois en cours. Le 13 octobre, Amar Saâdani va présider une réunion avec la commission de la jeunesse à Zéralda, ajoute la même source. Les proches de Saâdani ne l'entendent pas de cette oreille. Ces derniers semblent être confiants car Saâdani a evincé la majorité de ses potentiels adversaires des instances du parti. Il est néanmoins très attendu par rapport à ses ripostes contre ses nombreux détracteurs et opposants, dont notamment le groupe des 14 moudjahidine réclamant sa tête, en suscitant la levée de boucliers de ses opposants, écartés des instances et structures, notamment ceux regroupés au sein de la direction unifiée, présidée par Belayat ainsi que les redresseurs. Ces derniers ont été confortés dans leur demande de destitution, fin juillet dernier, par la lettre du groupe des 14 moudjahidine et moudjahidate dont des figures de la guerre de libération, à l'instar du commandant Azzedine, Zohra Drif-Bitat, Djilali Guerroudj ou encore Yacef Saâdi. Dans leur déclaration, ces moudjahidine ont traité les membres de l'actuelle direction du FLN de «trafiquants de tout poil (...), tirés d'un marigot grouillant d'affairistes et de mercantis moralement impurs, socialement indélicats, économiquement véreux et politiquement immoraux». La dernière apparition publique de Saâdani remonte à août dernier lorsqu'il a reçu au siège du parti une délégation du Hamas palestinien. Selon certaines indiscrétions, après de longues vacances estivales passées à l'étranger, le SG du FLN était de retour en Algérie en août dernier, avant de partir en pèlerinage aux Lieux saints de l'islam en Arabie saoudite. Depuis, c'est l'hibernation. En outre, Saâdani devrait évoquer les raisons de sa longue absence que beaucoup d'observateurs ont interprétée comme un début de la fin de son règne à la tête du parti. Par ailleurs, pour meubler le calendrier politique vide du FLN, Ahmed Boumahdi, secrétaire général par intérim, a dû présider deux réunions en août dernier. L'installation de la commission nationale des études et de prospective, présidée par le ministre de l'Agriculture, Abdesslam Chelgham, s'est déroulée sans Saâdani, qui se serait contenté de donner des instructions aux membres du bureau politique. Alors que tout le monde s'attendait à une réaction de Saâdani suite à l'appel pour délivrer le FLN confisqué, signé par des anciens moudjahidine et moudjahidate, on a eu droit à une réaction minima. C'est Ahmed Boumahdi qui a été chargé de riposter aux détracteurs, en l'occurrence les redresseurs, qui ont multiplié leurs sorties et initiatives dont l'objectif principal est de le destituer. Le groupe des 14 compte relancer leur appel pour la destitution dans les tout prochains jours.