En marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait rencontré la semaine dernière à New York, les candidats démocrate et républicain, à la Maison-Blanche. Le premier responsable sioniste s'est dit «rassuré» après cette entrevue, Hillary Clinton et Donald Trump - reçus séparément - l'ayant assuré de leur soutien à Israël en cas de victoire lors du scrutin du 8 novembre prochain. Revenu dans son pays, Netanyahu avait estimé, mardi dernier, que «les deux candidats à la présidentielle américaine poursuivraient l'un comme l'autre la politique américaine de soutien à Israël». Ce qui n'est pas étonnant. C'est une priorité pour tout candidat à la présidence des Etats-Unis: faire allégeance à l'Etat hébreu et aux lobbies pro-israéliens. Passage inévitable, le présidentiable doit justifier ses intentions auprès d'Israël. Bien plus, les candidats à la Maison-Blanche font de la surenchère à qui serait le plus «israélien». En 2008, d'aucuns avaient estimé qu'il allait y avoir une exception avec l'arrivée du premier candidat noir [Barack Obama, qui semblait plus sensible au drame palestinien] qui remettrait les choses à l'endroit dans les relations Etats-Unis-Israël. Ce n'était qu'une illusion! Une fois élu à la Maison-Blanche, Barack Obama a été rapidement «recadré», rentrant dans les rangs, comme tout bon dirigeant états-unien qui doit placer les intérêts d'Israël avant ceux des Etats-Unis. L'éventualité de l'élection du candidat démocrate - alors un parfait inconnu dans la saga politique états-unienne et internationale - qui pourrait s'avérer un «mauvais» président pour Israël, a fait que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait lourdement appuyé le républicain, Mitt Romney, contre Barack Obama. Or, une fois élu, Obama change de ton et s'aligne sur la sacro-sainte «préséance» d'Israël. Contrairement donc à 2008 et 2012 où il s'est engagé aux côtés des républicains, le Premier ministre israélien semblait cette fois-ci rasséréné du fait que les deux candidats - interchangeables, du moins pour ce qui est du soutien à l'entité sioniste - l'ont assuré de leur soutien féal à Israël. D'ailleurs, Netanyahu a affirmé en Conseil des ministres: «Peu importe celui qui est élu. Le soutien à Israël restera fort. Ce lien restera fort et se renforcera même dans les années qui viennent.» Sans surprise, l'iconoclaste Donald Trump est même allé à promettre à Netanyahu de transférer l'ambassade des Etats-Unis, promettant de reconnaître, s'il est élu, Jérusalem comme «la capitale indivisible de l'Etat d'Israël». Ce que George W. Bush avait également promis et d'autres candidats à la Maison-Blanche avant lui, de même que le Congrès qui fit plusieurs tentatives de transfert de l'ambassade états-unienne sans succès. Et pour cause! Malgré leur toute-puissance et leur soutien sans faille à Israël, il y a une transgression que même les Etats-Unis ne peuvent se permettre: reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël ou y transférer, leur ambassade. Tel-Aviv est seule capitale d'Israël reconnue dans le monde. Bush Junior, qui était le plus acharné à vouloir transférer son ambassade dans la Ville sainte, a été celui qui s'y est opposé une fois élu président. Devenu président, mis au parfum de la réalité des choses, G.W Bush abandonne illico-presto, ses certitudes et prétentions, concernant Jérusalem. Cette ville ne sera jamais la capitale de l'Etat hébreu, à moins que cela se fasse en partage avec l'Etat de Palestine. Les présidents états-uniens, apprennent cette vérité une fois installés au bureau Ovale de la Maison-Blanche. En dépit de leur discours, de leur promesse, une fois élus, ils se rendent à l'évidence: la décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël ne leur appartenait pas. Ce n'est ni Hillary Clinton, encore moins Donald Trump, qui vont changer cette donne. Des hommes politiques états-uniens autrement plus puissants, plus charismatiques que ces deux candidats, s'y sont cassé les dents. Il faut donc prendre ces serments pour ce qu'ils sont: des promesses d'automne [période des élections présidentielles états-uniennes] qui n'engagent que ceux qui y croient. De fait, plus vite la Palestine est rétablie dans ses droits, plus vite Jérusalem pourrait devenir la capitale des deux Etats. Les Etats-Unis, encore moins Israël [qui poursuit la colonisation des territoires palestiniens] n'ont pas travaillé dans ce sens. La paix, ne peut être imposée contre les intérêts de la Palestine. Seul un Etat palestinien [aux côtés de l'Etat hébreu] assurera cette paix dont Israël ne veut pas. Une vérité têtue: Jérusalem ne sera jamais capitale d'Israël tant que l'entité sioniste s'oppose à l'avènement de l'Etat de Palestine.