Scène du film Maintenant ils peuvent venir avec Amazigh Kateb (à droite) dans le rôle principal Riche en programmes de projection de films, hommages et révélations, le tapis rouge sera déroulé dans moins de quarante-huit heures au théâtre régional d'Annaba, pour accueillir les représentants de 17 pays participant à la 2e édition du festival d'Annaba du film méditerranéen. En effet, beaucoup de choses vont caractériser cet événement cinématographique qui verra la participation d'acteurs, metteurs en scène et cinéastes, entre autres invités du 7éme art, représentants 14 Etats du Bassin méditerranéen, comme rapporté par Ould Khelifa Saïd, commissaire du festival. Le chargé de cette mission après un récapitulatif d'évaluation de la première édition, lors d'un point de presse, tenu au Palais de la culture et des arts Mohamed Boudiaf d'Annaba, a dévoilé au compte-gouttes toutes les nouveautés de cette deuxième édition du Fafm, qui se tiendra du 6 au 12 du mois en cours. Ainsi, outre les commémorations traditionnelles à n'importe quel festival, le «Anab d'or», le Grand Prix du jury qui sera présidé cette année par un cinéaste belge, ainsi que le Prix du public, en plus des Premiers Prix d'interprétation féminine et masculine, «des hommages seront rendus à la mémoire de grandes figures du cinéma international et autres personnalités du monde cinématographique», a fait savoir le commissaire. Et de préciser: «Un hommage sera rendu, lors de cette édition, à la cinéaste et réalisatrice tunisienne Kaltoume Bornaz, décédée le 3 septembre dernier à l'âge de 71 ans», a dit Ould Khelifa, tout en rappelant que la défunte était directrice du jury de la précédente édition du Fafm. «Kaltoume Bornaz avait accepté l'invitation pour faire partie du jury en cette deuxième édition et, elle voulait faire le trajet Tunis/Annaba par route», a-t-il ajouté. Enchaînant dans l'élan des hommages, notamment pour les cinéastes disparus cette année, dont l'Iranien Abbas Kiarostami, cinéaste, décédé le 4 juillet dernier, «un hommage sera aussi rendu à ce cinéaste, avec la projection de certains films Abbas Kiarostami 'Le Goût de la cerise'' entre autres», a affirmé Saïd Ould Khelifa qui a annoncé l'Iran invité d'honneur de cette édition. D'autres hommages seront rendus lors de l'événement à l'Egyptien Mohamed Khan, disparu en juin dernier. Feront partie de cette série d'hommages Lakhdar Hamina, Rachdi et Ahmed Bedjaoui entre autres. Cette édition sera également marquée par la participation exceptionnelle de la Grande-Bretagne. «C'est à la demande de l'Angleterre que le festival d'Annaba va, en collaboration avec le British Council, consacrer un programme spécial dédié à la commémoration du 400e anniversaire de la mort de William Shakespeare», a fait savoir Saïd Ould Khelifa. Se voulant être un espace de communication multidimensionnel, traitant d'un côté des sujets communs aux pays du Bassin méditerranéen, et d'autre part d'être à l'écoute de ce qui se passe à travers des débats sur les questions d'actualité, l'interlocuteur précisera «On n'attend pas que des films qui s'intéressent au commun des pays participants» d'autres sujets seront à l'ordre du programme de cette édition. «La précédente édition avait traité du phénomène de l'immigration clandestine (El harga). Cette année, la thématique traitera de l'enlèvement des enfants», a expliqué Saïd Ould Khelifa. Une thématique qui sera débattue par des universitaires et critiques, Mohamed Bensalah et Ahmed Bedjaoui sont conviés pour l'animation des débats et des ateliers. L'autre fait marquant de cette 2e édition, un programme de formation initié par le Festival du film amateur de Kélibia de Tunisie. «Il est invité cette année pour participer à un programme de formation», a rapporté Saïd Ould Khelifa. Il a rappelé lors de son intervention que ce festival a formé une génération de cinéastes tunisiens, dont Rida Behi et Farid Boughedir. «Il y a un rapprochement maghrébin dans un esprit méditerranéen. Les participants de Kélibia viendront à Annaba par bus, pour y animer des ateliers de formation pour les jeunes amateurs dans les métiers du son, de l'image et de la réalisation», a-t-il enchaîné. «Le résultat de leur travail sera présenté à la clôture du festival. Les meilleurs stagiaires seront invités au festival de Kélibia de 2017», devait-il préciser. S'exprimant sur les pays participant officiellement, Ould Khelifa a annoncé 14 pays en compétition avec 16 films. «Deux films algériens, Chronique de mon Village, de Karim Traïdia, et le Tableau troué, de Djamel Azzizi, seront projetés en avant-première», a déclaré Ould Khelifa. S'agissant des autres participations, la Tunisie entrera en course avec Akher Wahed Fina, de Ala Eddine Slim, l'Egypte avec Ichtibak de Mohamed Diab, la Syrie avec Souriyoun de Bassil Al Khatib, l'Espagne avec L'Olivier de Iciar Bollain, la France avec D'une pierre deux coups, de Fejria Deliba et Malte avec Simshar de Rebecca Cremona. D'autres films sont également en compétition officielle. «Des films qui forcément relèvent de l'actualité» devait préciser l'interlocuteur. Seront aussi sur la liste du programme de ce festival sept films documentaires qui se partagent entre l'Algérie, la Syrie, la Tunisie et la France. La projection des films en compétition s'annonce déjà très serrée au sein des espaces culturels réservés pour l'occasion. Le Théâtre régional Azzedine-Medjoubi, la Maison de la culture Mohamed-Boudiaf et la cinémathèque. Cette dernière sera inaugurée à cette occasion, et accueillera la projection des films documentaires et des courts-métrages. Les enfants ne seront pas en marge de l'événement, puisque comme la précédente édition, un espace leur sera réservé avec un programme spécial enfant de 3 à 12 ans. Les habitants des autres communes de la wilaya d'Annaba, quant à eux, verront les films venir à eux, avec un cinébus qui sera déployé pour la projection des films. En attendant le jour «J», tous les aspects techniques et logistiques sont en phase finale afin d'assurer le bon déroulement de la manifestation et accueillir comme il se doit les 14 pays convives à Annaba, sirène de la Méditerranée.