Le deuxième Festival de Annaba du film méditerranéen aura lieu du 6 au 12 octobre 2016. Le cinéma iranien est l'invité de cette édition. Le deuxième Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM) aura lieu du 6 au 12 octobre. «Le fil conducteur du festival cette année est l'humanité. L'humanité de l'image, l'image de l'humanité», confie Saïd Ould Khelifa, commissaire du festival. Le cinéma iranien est le grand invité de cette édition avec un hommage à Abbas Kiarostami, décédé le 4 juillet 2016. «Nous avons prévu la projection de certains de ses films comme Le Goût de la Cerise qui, pour moi, est son meilleur film, un avis de cinéphile, pas de directeur de festival. Et deux de ses premiers films, deux petits bijoux, Où est la Maison de mon ami (1987) et Close Up (1990). Nous avons prévu aussi de projeter le film Le Client, de Ashgar Farhadi et No Land's song, un documentaire sur la musique en Iran», précise Saïd Ould Khelifa. Palme d'Or au festival de Cannes en 1997, Le Goût de la Cerise raconte l'histoire d'un homme qui veut «assurer» son enterrement après son suicide. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2016, Le Client, qui sortira sur les écrans américains à partir de novembre prochain, évoque les déchirements d'un couple après une agression. Ashgar Farhadi, cinéaste iranien, très en vue depuis un film à succès Une séparation, a voulu marquer un retour en Iran pour raconter une histoire contemporaine. Côté compétition, l'Algérie sera représentée par Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi dans la catégorie long métrage et Samir dans la poussière de Mohamed Ouzine en documentaires. La Tunisie sera en course avec Akher Wahed Fina, de Ala Eddine Slim, le Maroc avec The Morphine Melody de Hicham Amal, l'Egypte avec Ichtibak de Mohamed Diab (en cours de confirmation), la Syrie avec Souriyoun de Bassil Al Khatib, l'Espagne avec L'Olivier de Iciar Bollain, la France avec D'une Pierre deux coups, de Fejria Deliba et Malte avec Simshar de Rebecca Cremona. D'autres films sont également en compétition officielle. «Des films qui forcément collent à l'actualité. Cela est valable autant pour le documentaire que pour la fiction. Des films qui prennent en charge les préoccupations sociales, humaines et sentimentales du monde méditerranéen. Qu'est-ce qu'être Méditerranéen aujourd'hui ? Il y a certaines réponses dans les films. Ce qui est intéressant, c'est qu'on constate que la mondialisation a touché toutes les parties du monde, sauf la Méditerranée. Les particularités sont toujours là. Nous aurons donc un instantané de ce qui se passe en Méditerranée, un état des lieux», souligne Saïd Ould Khelifa. Etre à l'écoute de ce qui se passe La compétition des courts métrages n'est ouverte qu'aux Algériens. «Les réalisateurs n'ont bénéficié que de moyens importants pour produire des courts métrages. Donc nous ne voulions pas les mettre en course avec d'autres films méditerranéens. La compétition aurait été déséquilibrée», note le commissaire du festival. Le Festival du film amateur de Kélibia (Tunisie) est invité cette année pour participer à un programme de formation. Saïd Ould Khelifa rappelle que ce festival a formé une génération de cinéastes tunisiens, dont Rida Behi et Farid Boughedir. «Il y a un rapprochement maghrébin dans un esprit méditerranéen. Les participants de Kélibia viendront à Annaba pour y animer des ateliers de formation pour les jeunes amateurs dans les métiers du son, de l'image et de la réalisation. Le résultat de leur travail sera présenté à la clôture du festival. Les meilleurs stagiaires seront invités au festival de Kélibia de 2017», précise-t-il. Pour lui, un festival est fait également pour susciter des vocations. «Il ne faut pas oublier que l'un des meilleurs festivals de cinéma amateur au monde existait en Algérie avec le doyen, toujours jeune, Ahmed Zir, qui sera parmi nous à Annaba. Nous voulons relancer l'idée que le cinéma peut être à la portée de ceux qui l'aiment. Et dans amateur, il y a amour. A partir de là, l'exemple de Kélibia est le plus parlant», ajoute le commissaire du festival. Comme en 2015 avec le débat sur le phénomène des harraga, le festival a prévu une rencontre sur un autre problème social. «Avec une association, nous voulons aborder la question de l'enlèvement des enfants. Un festival, c'est aussi d'être à l'écoute de ce qui se passe. On n'attend pas que des films s'intéressent à cette thématique pour ouvrir le débat», explique Saïd Ould Khelifa. Les universitaires et critiques Mohamed Bensalah et Ahmed Bedjaoui seront sollicités pour l'animation des débats et des ateliers. En continuité de ce qui a été fait au 9e Festival d'Oran du film arabe, en juillet dernier, le Festival de Annaba va, en collaboration avec le British Council, consacrer un programme à la célébration du 400e anniversaire de la mort de William Shakespeare. Les projections des longs métrages en compétition sont prévues au Théâtre régional Azzeddine Mejdoubi et à la maison de la culture Mohamed Boudiaf. Les courts métrages et les documentaires sont programmés à la Cinémathèque de Annaba qui, pour l'occasion, sera rouverte au public après des années de travaux. Les horaires de projection sont 10h, 14h, 16h, 18h, 20h. Des projections sont également prévues dans des communes par cinébus. Un programme spécial enfants est retenu pour les 3 à 12 ans.