L'ex-président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva fera l'objet d'une enquête pour appartenance à une «organisation criminelle» d'hommes politiques ayant détourné des fonds du groupe pétrolier d'Etat Petrobras, a annoncé jeudi le Tribunal suprême fédéral (STF). Le magistrat Teori Zavascki a décidé d'inclure l'ancien président dans le dossier d'enquête sur la participation de dirigeants du Parti des travailleurs (PT) à un réseau de corruption, une affaire qui vise aussi le PSDB (centre droit),formation du président Michel Temer, et son allié de droite, le PP. Lula, qui a présidé le Brésil de 2003 à 2010, a déjà été inculpé à deux reprises dans ce vaste scandale au sein de Petrobras pour corruption et blanchiment d'argent, ainsi que pour entrave à la justice. C'est la première fois qu'il est soupçonné de faire partie d'une organisation criminelle dans ce même dossier, même si le parquet ne l'a pour l'instant pas inculpé. Le STF a lancé une vaste enquête, portant notamment sur plusieurs parlementaires et ministres. Il soupçonne l'existence d' «un groupe criminel organisé, commandé et organisé par des personnalités politiques de divers partis, avec l'objectif de pérenniser leur enrichissement illicite ainsi que celui d'entreprises, tout en finançant des campagnes électorales grâce à ces détournements d'argent» public, a expliqué le procureur général Rodrigo Janot. Lula, 70 ans, a toujours rejeté les charges contre lui et dénonce leur caractère politique qui viseraient à l'éliminer de la course à la présidentielle de 2018. Il se dit victime d'un complot «des élites», dans la continuité du «coup d'Etat» parlementaire contre la présidente Dilma Rousseff, destituée par le Sénat le 31 août pour maquillage de comptes publics.