Après la rencontre d'Alger, l'Opep parle d'une seule voix Sachant sa stabilité dépendante de celle du marché pétrolier, l'Algérie a suscité une rencontre des pays de l'Opep et hors-Opep à Istanbul du 8 au 13 octobre prochain. Après la réussite de la réunion informelle qu'elle a tenue à Alger, l'Opep semble accumuler les succès. L'accord conclu à Alger pour réduire la production de 700.000 barils par jour a en effet impulsé une dynamique positive à la marche des producteurs de pétrole qui se sentent de plus en plus confortés dans leurs positions. «L'Opep pourrait décider, lors de sa réunion ministérielle fin novembre à Vienne, de réduire sa production davantage que de 700.000 barils par jour le niveau qui a fait l'objet d'un accord fin septembre à Alger», a déclaré le ministre de l'Energie récemment. Mais avant même que la rencontre de Vienne, prévue pour le 30 novembre, n'arrive, une autre bonne nouvelle pour les producteurs de pétrole est tombée: une autre réunion des pays pétroliers de l'Opep et hors-Opep va se tenir à Istanbul. «Les pays producteurs de pétrole de l'Opep et non-membres du cartel prévoient de tenir une réunion informelle à Istanbul du 8 au 13 octobre pour discuter de la mise en oeuvre de l'accord de limitation de la production, conclu entre membres de l'Opep à Alger le mois dernier», a révélé Nourredine Bouterfa, à Ennahar TV. Dans la même interview, le ministre a indiqué que l'accord d'Alger de limitation de la production entrera en vigueur pour une période allant jusqu'à un an avant de préciser que le fait que l'Opep parle d'une seule voix constitue un atout majeur pour les pays producteurs de l'or noir. De plus, a déclaré M. Bouterfa à Ennahar TV, la Russie - qui ne fait pas partie de l'organisation mais qui reste un pays incontournable dans le marché mondial des hydrocarbures - «est disposée à coopérer avec les pays de l'Opep s'ils s'entendent entre eux». En effet, selon l'agence Reuters reprenant la déclaration du conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, le président russe Vladimir Poutine se rendra le 10 octobre au congrès d'Istanbul où il rencontrera son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et tentera de consolider l'accord conclu à Alger.De ce fait, il est attendu que la rencontre informelle qui va se tenir en Turquie et qui se veut un prélude à celle de Vienne, sera un moment fort qui déterminera largement le succès de la réunion officielle qui se tiendra fin novembre dans la capitale autrichienne. En multipliant les rencontres informelles avant l'arrivée du jour J, l'Algérie veut réduire au maximum la marge des risques, ce à quoi Nourredine Bouterfa s'attelle sans retenue, la stabilité immédiate de l'Algérie dépendant largement de la remontée des prix du pétrole. Ainsi, sans être officiellement le président de l'Opep ou son porte-parole, le ministre de l'Energie s'est mis dans une position de leader de ce cartel après le succès qu'il a réalisé à Alger. Depuis, monté sur ses grands chevaux, il tâche de regarder loin et d'aspirer à plus de performances dans le rééquilibrage du marché pétrolier et ce, avec optimisme et sérénité. «Nous évaluerons la situation du marché à Vienne fin novembre et si les 700.000 barils ne sont pas suffisants, nous irons plus haut. Maintenant que l'Opep est unie et parle d'une seule voix, tout est beaucoup plus simple et si nous devons baisser de 1% (supplémentaire), nous baisserons de 1%», a-t-il dit en marge de la rencontre d'Alger. Pour rappel, l'Opep a décidé de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour (mbj) contre 33,47 mbj en août, selon l'Agence internationale de l'énergie Il s'agit là de la plus grosse réduction de la production depuis celle décidée après la chute des cours durant la crise de 2008.