La bataille s'annonce féroce, surtout que le camp d'en face, celui du FLN, est bien «achalandé» avec ses bataillons de cadres et de militants. L'échange sera à coups de poignards. C'est la messe ce... samedi matin au siège du RND. Le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, s'adonnera à son exercice le plus favori à savoir le jeu des questions réponses avec les journalistes. «Le secrétaire général du RND rencontrera la presse nationale le samedi 8 de ce mois pour une conférence de presse durant laquelle il abordera la situation du parti ainsi que les vues et positions du Rassemblement en relation avec l'actualité», annonce, laconique, un communiqué du parti. Les détails et les développements sont laissés au soin du SG qui saura tempérer l'ardeur des journalistes frustrés par une actualité des plus chargées. Hasard du calendrier, ou coïncidence voulue, la conférence de presse de M. Ouyahia intervient au lendemain de la tenue du Conseil des ministres qui a adopté la loi de finances 2017 et deux jours après la conférence de presse de son frère ennemi, Amar Saâdani. Comme annoncé par le communiqué du RND, l'intervention de Ahmed Ouyahia portera sur les préparatifs du parti pour les prochaines législatives. Mais c'est un rituel chez l'homme fort du RND: tout passera dans le cadre du débat politique où chacun sera dans son rôle. Ainsi aux couteaux des journalistes replongés dans les plaies, il saura puiser dans sa besace le remède, même verbal, le temps d'apaiser les blessures. C'est parce que le contexte dans lequel intervient cette conférence est très particulier. Un contexte de crise où l'on s'interroge surtout sur l'avenir économique du pays, sur les lendemains sans pétrole, sur les perspectives sociales et sécuritaires. Que préconise le RND, quelles sont ses solutions, est-il capable d'élever le débat à la hauteur des craintes suscitées par la conjoncture? A-t-il les moyens de redonner de l'espoir et de susciter le rêve? L'Algérie est à la veille d'un moment électoral déterminant. Les six mois qui nous séparent de cette joute électorale sont le moment où l'on s'échauffe, où l'on construit et où l'on scénarise. Avec ses sorties répétées sur le terrain Ahmed Ouyhaia a tenté de poser les jalons de ce que sera cette échéance électorale déterminante pour l'avenir du parti et de sa carrière politique. Notons au passage que les législatives de 2017 seront l'antichambre de la présidentielle de 2019. Aussi, la bataille que doit mener Ouyahia s'annonce féroce, surtout que le camp d'en face est bien «achalandé». Le FLN avec ses bataillons de cadres et de militants ne lui fera pas de cadeaux. L'échange sera à coups de poignards. Il ne s'agira pas d'une guerre conventionnelle où comme à l'accoutumée on surfe sur le pessimisme des Algériens et l'inquiétude des lendemains incertains. Il s'agira de frappes ciblées et la cible sera Ouyahia. C'est avec cette tonalité belliciste que se jouera l'avenir politique du pays.