Le théatre régional de Annaba Azzedine Medjoubi C'est marqué par l'inauguration de la cinémathèque et la projection d'un très beau film iranien, Nahid, au théâtre Azzedine Medjoubi, que le coup d'envoi de cette manifestation a été donné, laquelle s'étalera jusqu'au 12 octobre. Après trois années, l'opération de rénovation, de restauration et d'installation d'un nouvel équipement cinématographique, à savoir le DCP, la cinémathèque d'Annaba vient d'ouvrir ses portes. Avec celle-ci, cela fera trois salles équipées en DCP en Algérie, après celle d'Ibn Khaldoun à Alger, de Béjaïa, en attendant prochainement le Musée du cinéma à Alger. Celle de Annaba a été inaugurée jeudi dernier en présence du ministre de la Culture Azzedine-Mihoubi, au courant de l'après-midi, avant le lancement officiel, sous les airs du baroud et des rythmes populaires, de la seconde édition du Festival international du film méditerranéen de Annaba, en présence du wali Youcef Chourfi et bon nombre d'invités d'ici et d'ailleurs. Dans son allocution de bienvenue et d'ouverture, le commissaire du festival, M. Saïd Ould Khelifa ne tarira pas d'éloges sur le ministre de la Culture, saluant son soutien indéfectible, connaissant son long parcours dans le milieu culturel, mais aussi le wali qui n'a pas été en reste et a été qualifié de cinéphile. Ce dernier fera remarquer que ce festival a été très bien pris en charge et tous les moyens humains et logistiques ont été mis en oeuvre afin de faire de cet événement un vrai tremplin et un pont dynamique entre l'activité cinématographique et le public. Pour sa part, le ministre de la Culture qui prendra la parole en dernier, dévoilera les grandes lignes de la politique de son secteur dans le domaine du 7e art, expliquant tout d'abord que faire revenir ce festival à Annaba a été un pari dont certains doutaient réellement de sa réalisation. «Aujourd'hui on renoue avec cette expérience 10 mois seulement après la première édition.» En dépit de la crise financière qui vient de s'abattre sur le secteur, le ministre de la Culture fera savoir qu'il fallait coûte que coûte poursuivre cette action en corrélation avec les services des autorités de Annaba afin de fournir au festival les meilleures conditions possibles de projection afin qu'il soit véritablement un festival d'une envergure internationale. A propos du pays invité d'honneur, autrement dit l'Iran, il confiera qu'une semaine culturelle algérienne sera organisée en décembre prochain en Iran. Evoquant l'importance de la restitution de salles fermées et l'ouverture prochaine de pas mal d'entre elles recensées au nombre de 80, Azzedine Mihoubi relèvera que des studios de tournage sont incessamment en construction à Al Achour, ils seront au fur et à mesure agrandis pour être un vrai village de cinéma, afin d'abriter des décors, un peu comme cela se fait notamment en Tunisie par exemple. «On nous reproche souvent de vouloir faire des films alors qu'il n'y a pas de salle. On va faire en sorte de les ouvrir; aussi, encourager les investisseurs et sponsors privés.» Il évoquera la réalisation cette année d'un film algéro-tunisien sur saint Agustín lequel sera projeté prochainement à l'opéra d'Alger, et dans lequel nombre de comédiens y jouent dont Bahia Rachedi. Il citera également le film Ben M'hidi de Bachir Derrais qui sera projeté à l'occasion du 60e anniversaires de la mort du moudjahid. «On travaille pour l'image de marque de l'Algérie...», dira-t-il. La deuxième édition du Festival international du film méditerranéen de Annaba qui accueille 17 pays entend rendre hommage à de nombreuses personnalités du monde du 7e art. On citera Ahmed Rachedi, Mohamed Lakhdar Hamina, Ahmed Bejaoui, Michelle et Costa Gavras et feu Keltoum Bournaz, la réalisatrice tunisienne décédée cette année. Aussi, en collaboration avec le Festival du film amateur de Klébia (Tunisie), des ateliers de formation en réalisation, en images et en son seront animés durant la manifestation. Le 2e Fifm qui invite cette année le cinéma iranien avec un bel hommage qui sera rendu à Abbas Kiarostami, décédé en juillet 2016, a aussi présenté lors de cette soirée inaugurale le très beau film iranien Nahid de la réalisatrice Ida Panahandeh. Un film qui remet en question le système iranien concernant les conditions des femmes iraniennes, une fois divorcées. Dans ce beau long métrage, c'est l'histoire d'une jeune mère forte qui élève seule son fils de 10 ans, dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la loi, son ex-mari aurait dû avoir la garde de leur enfant. Mais immature, toxicomane et instable, il a préféré lui laisser leur fils, exigeant toutefois qu'elle ne cherche jamais à se remarier. Un jour, Nahid fait la connaissance de Masoud et en tombe amoureuse. Ils contractent le mariage temporaire. Habitant un village où tout se sait, les ennuis vont commencer. Mais ne s'avouant pas vaincue, Nahid va se battre pour l'amour de son fils, celui de son amour-propre et de son nouveau couple. Un film très émouvant qui a beaucoup ému la salle du théâtre Azzedine-Medjoubi où s'est déroulée cette cérémonie d'ouverture du 2e Fifm. Ainsi, depuis jeudi et jusqu'au 12 octobre le public pourra apprécier différents films. La cinémathèque accueillera la projection des documentaires et des courts métrages, tandis que les longs métrages en compétition seront projetés au théâtre régional Azzedine-Medjoubi et à la Maison de la culture Mohamed-Boudiaf. Que le cinéma commence!