Le combat de la femme reste incontestablement la reconnaissance sociale et légale de son statut de citoyenne à part entière. Le 8 mars intervient cette année dans un contexte marqué par des bouleversements juridiques intenses telles l´ordonnance portant nationalité algérienne mais également la révision du texte que les attendaient impatiemment afin de réparer une injustice vieille de plus de vingt ans même si le maintien du tuteur matrimonial et le flou qui entourent l´article 11 par rapport à cette question gênent les associations de ainsi que les partis du PT et du FFS qui ont crié au recul et à la trahison. Ils estiment que ce nouveau code n´efface point les disparités et les clivages entre l´homme et la femme, au contraire, il les renforce et élargit le fossé qui empêche la femme de s´épanouir et de s´émanciper pleinement. Cependant, le long chemin parcouru jusqu´à présent par la gent féminine a été parsemé d´embûches. De cette lutte qui a commencé avec l´ère du prolétariat pendant lequel les ont dû travailler dur pour accéder au droit à l´existence et à celui de l´expression, a émergé la revendication de disposer de sa vie, de son avenir et d´être sur un pied d´égalité avec son partenaire s´agissant des droits civils. Le combat de vive lutte que mènent les du monde entier diffère d´un pays à l'autre. Il est plus rude selon que ce pays est ouvert ou vivant en autarcie. Certaines nations sont encore à refuser le droit de voter à la femme. Cette omerta imposée par les forces rétrogrades n´a qu´un seul but : celui de la tenir en laisse et la maintenir dans un étouffoir pour mieux la contrôler. Notre pays qui est à la traîne par rapport à ses proches voisins est encore à ses premiers balbutiements s´agissant des libertés individuelles. Celles-ci doivent être codifiées pour être protégées et préservées. Toujours est-il, l'avant-projet d'ordonnance modifiant et complétant la loi n°84-11 du 9 juin 1984, portant code de la famille, introduit une grande nouveauté. C´est l´amendement qui oblige l'époux, en cas de divorce, à assurer le logement à ses enfants mineurs dont la garde est confiée à la mère. Cela permet à la femme de garder sa dignité en lui évitant d´être exposée aux dangers de la rue. L'adoption du nouveau code de la famille par le conseil des ministres a été une véritable surprise pour la scène politique et sociale qui ne s´attendait pas à ce que le texte soit aussi fortement soutenu par le président qui a préfèré mettre tout le monde devant le fait accompli en légiférant par ordonnance. Pour certains, le texte constitue une avancée notable concernant les droits conjugaux de la femme, malmenée jusqu'à présent par les atavismes hérités du passé. D´autres n´y voient pas de grands changements. Ces nouvelles dispositions «viennent opportunément concrétiser un des engagements majeurs du président de la République en faveur de la promotion de la cellule familiale, en général, et du statut de la femme, en particulier», a-t-on indiqué à l´issue du conseil des ministres. Le combat de la femme reste incontestablement la reconnaissance sociale et légale de son statut de citoyenne à part entière.