Au cours de ce débat consacré à la décolonisation des territoires non autonomes, l'intérêt a été particulièrement vif pour la question sahraouie, après les récents développements survenus dans les territoires occupés. Les débats de la quatrième Commission de l'ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation ont été marqués par un fort soutien de la communauté internationale à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. La délégation sud-africaine qui a pris part à ce débat a tenu à rappeler que le Maroc est une puissance occupante, selon les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU et les décisions de la Cour internationale de Justice. «Cette position est également celle de l'Union africaine», dont l'envoyé pour le Sahara occidental, l'ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano, a eu déjà à dénoncer le manque de progrès dans l'organisation du référendum d'autodétermination. Wouter Hofmeyer Zaayman, le représentant de l'Afrique du Sud, a tenu à réitérer la solidarité de son pays avec la lutte du peuple sahraoui, en rappelant que le droit à l'autodétermination est le socle sur lequel la démocratie sud-africaine s'est fondée. Zaayman a demandé au Conseil de sécurité d'inclure une composante de protection des droits de l'homme dans le mandat de la Minurso qui doit retrouver toutes ses fonctions, conformément à la résolution 2 285 du Conseil de sécurité. Le représentant du Nicaragua a affirmé que «toute solution à la question sahraouie passait par l'organisation d'un référendum d'autodétermination». M. Ruben Ignacio Zamora Rivas du Salvador a appelé de son côté à la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, à l'arrêt depuis 2012, en réitérant son appui au projet de résolution sur le Sahara Occidental présenté par 25 pays, dont l'Algérie. De son côté le représentant de la Bolivie, M.Sacha Sergio LLorentty Soliz, a rappelé que la résolution 1514 adoptée par l'Assemblée générale en 1960 reconnaît le droit naturel des peuples du monde à mettre fin à la colonisation. Il a jugé urgent de mettre fin aux politiques interventionnistes, en se disant consterné par le fait que 17 territoires soient toujours inscrits à la liste des territoires à décoloniser. La délégation du Trinité-et-Tobago a indiqué que 16 territoires non autonomes n'avaient toujours «pas de voix pour décider de leur propre avenir» et a renouvelé au cours de ce débat son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, tout en saluant les efforts entrepris par l'envoyé spécial du SG de l'ONU, Christopher Ross, pour la relance du processus onusien. La délégation de la République de Maurice, a rappelé que la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux stipule que tous les peuples ont le droit à l'autodétermination et que leur soumission constitue un déni de leurs droits humains fondamentaux. «Le peuple du Sahara occidental est sous occupation depuis plus de 40 ans et en dépit du fait que la question figure à l'ordre du jour de la quatrième commission et du Conseil de sécurité, aucun progrès ne semble avoir été réalisé dans le processus de décolonisation», a dénoncé Jagdish Dharamchand Koonjul, représentant de la République de Maurice. La Quatrième commission se réunira lundi prochain pour achever son débat général et adopter une partie des projets de résolutions sur la décolonisation.