Plusieurs localités vivent au rythme de ces tremblements de terre de moyenne intensité Les habitants ne sont aucunement préparés quant aux gestes qu'il faut adopter dans l'éventualité de la survenance d'un séisme. Le risque sismique est une donnée réelle à prendre en compte vu les mutations rapides que connaît la wilaya d'Oran, particulièrement en ce qui concerne le secteur du bâtiment. Aussi, faut-il le dire, El Bahia est marquée par la forte dominance du vieux bâti prêt à faire chute libre. Ajoutées à cela les petites secousses de faible magnitude ressenties, ces dernières années. La dernière en date est tout de même moyenne. Elle a été de 4,2 degrés sur l'échelle ouverte de Richter. Son épicentre a été localisé en mer, à 30 km au nord-ouest d'Oran. La manifestation tellurique confirme, selon les spécialistes, un nouveau cycle d'activité sismique normale. Plusieurs localités vivent au rythme de ces tremblements causant beaucoup plus de peur que de mal chez les habitants des villes de Constantine, Alger, Médéa, Blida (Hammam Melouane, Boumerdès etc. Des répliques s'ensuivent. Le Craag ne versant tout de même pas dans l'alarmisme fournit l'information la détaillant aux médias. Ledit centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique enregistre mensuellement plusieurs centaines de répliques de magnitude variant entre 2 et 4,2 degrés maximum. «Une telle magnitude est tout juste moyenne», explique-t-on ajoutant qu' «il s'agit d'un phénomène des plus naturels libérant l'énergie tellurique emmagasinée». La panique gagne les esprits Une telle activité sévissant dans la région de l'Ouest, notamment dans la ville d'Oran et ses environs est ressentie. Elle cause beaucoup plus de peur que de mal malgré les dégâts presque minimes qu'elle provoque. Là est toute la problématique posée par les habitants qui risquent d'être ensevelis par les décombres dès que la nature hausse le niveau de sa furie. D'autant que ces dégâts minimes occasionnés aux bâtisses secouées sont de visu perceptibles. A Oran, les immeubles menaçant ruine sont innombrables. La majeure partie de ces bâtiments est située dans des quartiers populaires du centre-ville comme Derb, Sidi El Houari, El Hamri, Mediouni etc. En tout, ce sont près de 2 000 immeubles qui sont classés dans la zone rouge. Un tel recensement a été élaboré par l'office en, charge de la promotion et de la gestion immobilières, Opgi. La Protection civile ne se reprochant rien, a, depuis des années, peaufiné son dossier en mettant en exergue la vétusté des murs et dalles sérieusement fissurés, d'où l'accentuation de la situation précaire à la faveur de la petite menace exécutée par la nature. D'ailleurs, les intempéries comme les fortes pluies provoquent d'importants dégâts, aussi bien humains que matériels. Les habitants, ballotés entre l'espoir d'être relogés un jour dans des habitations décentes et les petites réparations qu'ils opèrent dans leurs habitations dégradées qu'ils occupent ne sont aucunement préparés quant aux étapes à suivre dans l'éventualité de la survenance d'un séisme. «On ne peut pas prédire l'avènement d'une quelconque catastrophe», dira-t-on. A-t-on pris en compte l'activité sismique qui ne cesse de se manifester? Aucun responsable ne dira le contraire. Affirmative est la réponse à une telle question. «Nous sommes prêts à faire face à toutes les situations», rétorque t-on. Le centre-ville...craque Tout récemment, un affaissement de terrain a frappé la route du port liant le rond-point de la cité Djamel. Il s'agit très précisément du tronçon situé en contrebas du Front de mer en traversant les soubassements du pont Zabana, à deux pas du centre-ville. Un tel affaissement a, en un laps de temps court, provoqué la fermeture de la circulation routière. L'affaissement, tel que constaté par la Protection civile, concerne un tronçon de 30 mètres de longueur, neuf mètres de largeur et cinq mètres de profondeur. L'incident est tout de même moins grave. Ce n'est pas tout. Le mur de soutènement, fissuré, risque de s'effriter. Les explications ne manquent pas, du moins au niveau de la direction des travaux publics d'Oran avançant que «les raisons sont liées aux travaux engagés pour l'aménagement d'une station de relevage pour l'assainissement des eaux usées». Un tel projet entre dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention de Barcelone portant sur la protection du milieu marin. Ladite convention est ratifiée par l'Algérie, interdisant le rejet des eaux usées à la mer. Est-ce que ledit projet ne peut être implanté que dans le ledit lieu, même si celui-ci provoque des dégâts? Aucune réponse! L'enquête déclenchée est vraisemblablement peaufinée. Le rapport en conclut que «ledit affaissement a été provoqué par des travaux lancés à proximité du pont Zabana». Les vibrations induites par l'engin, ainsi que le passage des milliers de véhicules traversant la partie supérieure de la route, ont été à l'origine d'un tel incident, la chaussée a vite fait de lâcher en se fissurant. Le sol oranais est-il sensible aux vibrations lambda au point qu'il cède facilement? rien n'indique le contraire. Un tel sol est, selon des experts, appelé «terrain non rocheux au meuble incohérent». Une telle version se rapproche de la vérité puisqu'Oran est bâtie entre deux gigantesques fleuves, Oued Rouina et le Ravin Blanc. Souvenons-en de la fissuration durant l'été de 2006 du boulevard Hamou Boutlélis, situé dans le centre-ville d'Oran. Un tel incident a été provoqué par le chantier du Sedar. Dans le sillage d'un tel accident, l'eau douce a été découverte. Idem pour la rue des Jardins. L'affaissement survenu a coupé le vieil Oran (Sidi El Houari) du centre-ville pendant de longues années. Un autre affaissement de la chaussée non moins grave a été vécu par les habitants de la cité Djamel. Le sol devenant instable à la faveur d'un petit projet lancé, cède facilement, malgré les carapaces en béton armé mises en place. Des connaisseurs plaident pour l'arrêt des travaux lancés et la suspension définitive des autres à lancer dans le centre-ville et ses environs. «On ne provoque pas la nature», prévient-on recommandant «la fortification des parties assujetties aux fissurations aux conséquences non moins graves». Où en est-on avec le plan Orsec? La lancinante question du vieux bâti continue à constituer l'une des premières préoccupations majeures hantant les esprits des Oranais. Les zones situées en contrebas du mont Murdjadjou connaissent une activité géologique importante. L'affaissement qui a frappé Ras El Aïn tout en causant d'importants dégâts confirme que le plan Orsec n'associe pas les habitants. Ledit plan pourtant, organisant le secours est, selon les spécialistes, actualisé chaque année tout en prenant en compte, en les associant, les habitants. Que nenni! Ce plan est souvent débattu par les élus locaux, notamment ceux de l'APW tout en l'évacuant, comme on évacue une simple formalité administrative ou encore technique qui ne nécessite pas trop de s'étaler ni approfondir les débats avant que ces mêmes peu insistants ne se réunissent tous dans la salle des Glaces pour faire trembler les repas copieux qu'ils dévorent goulûment en faisant tinter les couverts ornant les tables. Le plan Orsec repose sur la cohésion du dispositif mis en place axé essentiellement sur l'évacuation des populations en danger. Sur le terrain, des milliers d'habitants ignorent totalement les comportements à observer dans l'éventuel cas de catastrophe naturelle comme les séismes, les effondrements ou encore les affaissements. Les catastrophes naturelles guettent de près Oran. Que faire donc pour prévenir des risques de la furie de la nature la plus grande ville touristique du pays? Là encore, nos questions quelque peu embarrassantes, ne trouvent aucunement de réponse. En attendant qu'ils soient associés, mis au parfum, des centaines de milliers d'Oranais ignorent la moindre donnée sécuritaire, notamment les entités constituant le plan de secours connu sous l'abréviation de plan Orsec. La vulgarisation d'un tel procédé est quasi nulle hormis la diffusion par la télévision d'un petit spot préventif portant sur les règles élémentaires à tenir en cas de tremblement de terre. L'actualisation du plan Orsec est endossée par une seule entité, la Protection civile et les bénévoles du Croissant-Rouge. Comme si ces sauveteurs sont obligatoirement les seuls responsables devant intervenir dans des catastrophes naturelles comme les séismes, inondations, affaissements et effondrements.