Le calendrier adopté hier prévoit qu'un premier groupe de pays, ceux dits «développés», réduise sa consommation de HFC de 10% d'ici à 2019 par rapport aux niveaux de 2011-2013, ce chiffre devant passer à 85% d'ici à 2036. La communauté internationale a adopté hier à Kigali un calendrier en vue de l'élimination progressive des hydrofluorocarbures (HFC), gaz extrêmement nocifs pour le climat utilisés dans les réfrigérateurs et climatiseurs, les pays riches étant appelés à agir les premiers. «L'année passée à Paris (lors de la COP21), nous avions promis de protéger le monde des pires effets du changement climatique. Aujourd'hui, nous honorons cette promesse», a réagi le directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement, Erik Solheim dans un communiqué. Juridiquement contraignant, l'accord de Kigali est une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique et permet de donner un signal positif à quelques semaines de la prochaine grande conférence annuelle sur le climat (COP22), à Marrakech (Maroc). Obtenu à l'issue d'une nuit entière de discussion, cet accord sous la forme d'un amendement au Protocole de Montréal sur la protection de la couche d'ozone, a été largement salué, bien que certains regrettent que des pays comme l'Inde ont décidé d'entamer la transition plus tard que la plupart des autres nations. «Ce n'est peut-être pas entièrement ce que nous souhaitions, mais cela reste un bon accord», a déclaré le représentant des Iles Marshall, Mattlan Zackhras. L'élimination des HFC, présents dans certains aérosols ou pour la fabrication de mousses isolantes, est de fait une question épineuse pour l'Inde, et il aura fallu plusieurs réunions bilatérales vendredi, notamment avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry, pour débloquer les négociations.«La diplomatie n'est pas une chose facile, mais nous pouvons travailler ensemble pour laisser à nos enfants une planète plus sûre, plus prospère et plus libre que celle dont nous avons hérité», a déclaré le président américain Barack Obama, dont le climat est un des chevaux de bataille, dans un communiqué. Il a également salué l'entrée en vigueur du Pacte de Paris début novembre alors que la ministre française de l'Environnement et présidente de la COP21, Ségolène Royal, a, elle, salué un accord «historique». Le calendrier adopté samedi prévoit qu'un premier groupe de pays, ceux dits «développés», réduise sa consommation de HFC de 10% d'ici à 2019 par rapport aux niveaux de 2011-2013, ce chiffre devant passer à 85% d'ici à 2036. Un deuxième groupe de pays «en voie de développement», dont la Chine, plus grand producteur mondial de HFC, et les pays africains, s'est engagé à entamer la transition en 2024. Une réduction de 10% par rapport aux niveaux de 2020-2022 devra être atteinte pour 2029, cette réduction devant atteindre 80% d'ici à 2045. Un troisième groupe de pays également «en voie de développement» incluant l'Inde, le Pakistan, l'Iran, l'Irak et les pays du Golfe s'est, quant à lui, engagé à commencer le gel en 2028, une diminution de 10% par rapport à la période 2024-2026 devant être atteinte pour 2032, puis de 85% pour 2047. «C'est une honte que l'Inde et une poignée de pays aient choisi un programme plus lent», a dénoncé l'ONG Christian Aid, assurant toutefois que la communauté internationale a dans l'ensemble «passé le premier test sérieux» de politique climatique depuis la COP21. Avec le pacte de Paris, la communauté internationale s'est engagée à agir pour contenir la hausse de la température dans le monde «bien en deçà de 2°C» par rapport au niveau préindustriel et à «poursuivre les efforts» pour la limiter à 1,5°C. Or l'élimination des HFC pourrait réduire de 0,5°C le réchauffement mondial d'ici à 2100, selon une étude publiée en 2015 par l'Institute for Governance and Sustainable Development (IGSD), un groupe de réflexion. A l'horizon 2030, elle permettrait d'éviter jusqu'à 1,7 gigatonne d'équivalent CO2 par an, soit les émissions annuelles du Japon.