«Le texte qui doit être soumis à référendum est actuellement en discussion à un niveau supérieur». C'est à Lakhdaria, sa ville natale, que le ministre Kara a effectué un périple, invité par la Commission nationale pour l'amnistie générale (Cnag). Trois autres ministres FLN devaient faire partie des invités. Il s'agit d'Amar Tou, Haïchour et Ould Abbès. Ces derniers ont décliné l'invitation et c'est le ministre du Tourisme qui a représenté le vieux parti. Les représentants locaux mandatés par la Cnag ont proposé à Mohamed Seghir Kara d'être leur président d'honneur. Un poste qu'il a accepté. Est-ce à dire que cette structure va se retrouver avec deux présidents d'honneur puisque ce poste est déjà occupé par l'ancien président Ahmed Ben Bella? Veut-on chambouler la situation et mettre Ben Bella sur le carreau tant cette commission très active sur le terrain ne peut faire cavalier seul et a surtout besoin d'une chapelle puissante comme celle du FLN qui, plus est, est présidée par Bouteflika sachant que ladite commission a eu sa bénédiction? Ce qui est sûr, c'est que le meeting qui a eu lieu à la salle de cinéma Djerrah est d'une portée politique significative. La rencontre a regroupé, en sus de la délégation officielle venue d'Alger, les militants FLN à leur tête l'ancien coordinateur du mouvement dit des redresseurs du vieux parti, Amar Tounsi, des représentants du mouvement associatif représentant les 45 APC de la wilaya de Bouira, ceux de la coordination nationale pour le soutien au programme du président, des responsables locaux et des représentants des zaouïas de la région ainsi que la famille révolutionnaire incarnée par l'Organisation nationale des moudjahidine (Onem). Le ministre a prononcé un discours dans lequel il a fait l'éloge de Bouteflika. Un plaidoyer de son programme avec ses volets politique, social et économique. Il a d'emblée annoncé la couleur. Pour lui, après l'étape de la concorde civile, il s'agit d'entamer la prochaine phase qui consiste à aller vers plus de paix et plus de sécurité et le seul moyen d'y parvenir «c'est d'instaurer, a-t-il insisté, l'amnistie générale et celle-ci ne peut s'accomplir que grâce à ceux qui ont pris le flambeau et soutenu corps et âme le président de la République, en premier lieu son parti qui vient de recouvrer sa légalité». «Nous avons, a-t-il martelé sur un ton péremptoire, milité ensemble pour soutenir la candidature libre de Bouteflika. Nous avons adopté son programme. Il a promis le retour de la sécurité et il a tenu parole. Mais pour que cette paix soit totale, il faut appliquer l'amnistie générale». Sous les ovations, il clamera haut et fort: «C'est dans la ville de Zberber, un symbole de résistance contre le terrorisme, que commence la campagne officielle pour l'amnistie générale». Il a en outre exhorté les responsables locaux à s'intéresser davantage à la jeunesse et a appelé le mouvement associatif à la mobilisation pour ce projet dont personne ne connaît le contenu. Il a révélé à ce sujet que «le texte sur l'amnistie générale qui sera soumis à référendum fait l'objet actuellement de discussions à un niveau supérieur». Chargeant ses détracteurs, il ne sera pas clément avec ceux qui «se terrent dans leur tour d'ivoire en profitant du sang et des larmes des innocents pour faire du chantage politique un fonds de commerce. La position du FLN, a t-il dit, ne souffre aucune équivoque, nous sommes avec le président de la République dans tous les projets qui consolident la paix et la prospérité». Et d'ajouter «Bouteflika est à Madrid pour parler de l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste. Il est utile de rappeler cette période tragique quand nos ennemis faisant même partie de nos soi-disant frères arabes dispensaient des prières à la gloire de ceux qui prônaient le djihad en massacrant des civils. Certains d'entre eux vont venir à Alger pour assister au Sommet arabe avec une participation record. C'est la preuve que le temps nous a donné raison et que notre pays avec ses institutions ont fait ce qu'il fallait. Il faut maintenant passer à la dernière étape pour sortir complètement de la crise». Et pour conclure, le ministre a adressé un message clair en prévision de la prochaine bataille électorale pour prendre les rênes des collectivités locales. «Le jour des élections, sachez distinguer ceux qui vous ont soutenus de ceux qui vous ont tourné le dos. Sachez reconnaître ceux qui étaient à vos côtés car ce jour-là ils seront nombreux à vous faire les yeux doux pour gagner vos voix».