Il s'agit de toucher la diaspora nationale car le référendum sur l'amnistie générale concernera tout le monde. Les envoyés spéciaux aux Etats-Unis et en Europe sont en ce moment en train de mener un travail de sensibilisation sur l'amnistie générale. C'est ce que nous a révélé à partir de Paris le Dr.Serraï, membre de la Commission nationale de l'amnistie générale présidée par l'ancien président Ahmed Ben Bella qui a été l'hôte de la fondation Kennedy, il y a quelques jours. Ce dernier a eu l'occasion de rencontrer sur le sol américain des membres de la communauté nationale et de faire l'apologie de la démarche du président de la République. Alors que le FLN balise le terrain de l'amnistie générale à Bouteflika en vue de sa prochaine descente sur le terrain à l'intérieur du pays, la Cnag, elle, a envoyé ses émissaires à l'étranger. Outre son président d'honneur, le Dr.Serraï, membre de ladite commission, lequel se trouve actuellement à Paris dans le cadre de sa mission qui le conduira dans plusieurs villes d'Europe, a fait une tournée aux Etats-Unis où il a rencontré des personnalités influentes américaines et algériennes. Il a été mandaté pour approcher des personnalités du mouvement associatif national activant au pays de l'Oncle Sam ainsi que des personnalités politiques américaines en vue du lancement de la campagne pour l'amnistie générale à l'extérieur du pays. Muni d'un ordre de mission officiel en tant que chargé national des Relations Extérieures, son séjour a commencé le 6 février en cours et prendra fin le 28 du même mois. A signaler que cette visite constitue une première prise de contact car il est prévu que le même émissaire se rende de nouveau aux Etat-Unis, car paraît-il, certains intellectuels et professeurs ayant fui le pays pendant la période du terrorisme, approchés par le membre de la Cnag ont manifesté quelque peu leurs appréhensions car figurant sur une liste de ceux pour lesquels des avis de recherche ont été lancés pour leur accointance avec l'ex-parti dissous. Le Dr Serraï a été frappé, nous dit-il par «le nombre effarant des universitaires qui font partie de cette catégorie de personnes. Ils ont également peur de devoir rendre des comptes sur leur non-accomplissement du service national». Son périple l'a conduit dans plusieurs grandes villes des USA, à savoir la capitale Washington, Boston, San Francisco, Chicago, Nouvelle-Orléans, Miami et Dallas. Il a également pour mission de recruter des animateurs convaincus de la démarche du président qui auront la charge d'activer sur place et de sensibiliser les réfractaires sur le projet réconciliateur. D'autres pays sont inscrits dans l'agenda de l'émissaire de la Cnag en plus des USA et où devra être menée une campagne pour l'amnistie générale. Il s'agit de la France où se trouve une forte présence des Algériens, la Suisse précisément à Genève, où il rencontrera probablement le leader du FFS Hocine Aït Ahmed. L'Angleterre fait aussi partie des points de chute de ses nombreuses pérégrinations, étant une terre d'asile abritant un réseau dormant important et dont certains éléments ont été joints par l'envoyé spécial. Des membres de l'ex-parti dissous ont également été contactés. Ces derniers ont manifesté leur approbation et leur accord de principe pour un débat sur «la main tendue du président». Le Canada est également une destination retenue par la Cnag. Il s'agit de toucher la diaspora nationale car le référendum sur l'amnistie générale concernera tout le monde, même si le texte y référant n' a pas été encore rendu public. C'est le président lui-même qui en divulguera les contours dans sa prochaine descente sur le terrain qui démarrera à partir de la première Région militaire pour la symbolique qu'elle représente. Le Dr.Serraï nous a fait état d'une certaine prudence de la part de certains de ses interlocuteurs qui semblent néanmoins intéressés par le projet. Il nous a révélé qu'il a pris attache avec le mouvement associatif en terre américaine où il a pu rencontrer des membres très actifs qui se disent prêts à travailler dans le sens de l'initiative du chef de l'Etat. Il a cité les noms de MM.Driss Djermoun et Abdelghani Bessaha, des éléments connus pour faire la promotion de l'Algérie auprès des institutions américaines. L'envoyé spécial de la Cnag a rencontré, nous confie-t-il, des membres influents du Congrès américain et un officier supérieur, ami, précise-t-il, du président de la République dont il nous a dévoilé le nom. Il s'agit du général Albert C.Zapanta qui est chargé des relations extérieures avec l'Algérie. Il s'est entretenu également avec Mme Rita Di Martino déléguée principale chargée de la commission pour la promotion de la , ur le dossier des disparus et notamment sur les de ces derniers et sur la possibilité de trouver les moyens adéquats de leur venir en aide. Concernant sa mission, il a déclaré qu'il a trouvé toutes les facilitations de la part des officiels américains d'autant plus, nous dit-il, que «les Etats- Unis cautionnent l'amnistie générale.» La presse là-bas, tient-il à souligner, surnomme Bouteflika, «le Prince de la paix». Il a conclu en précisant qu'un deuxième round le reconduira aux USA où il a l'intention de rencontrer d'autres personnalités qui seront partie prenante de la démarche du président.