Jeudi aux environs de 3 heures du matin, un groupe terroriste, au nombre indéterminé, a perpétré un attentat contre une patrouille de police. Le premier bilan fait état d'un mort et de trois blessés évacués vers l'hôpital, parmi les éléments de la Sûreté. Profitant de l'inattention des policiers en faction à l'entrée est du chef-lieu, au lieu de jonction entre le contournement de la ville par la RN5 et l'accès à la ville, les terroristes ont surpris les agents de l'ordre qui surveillent en permanence cet accès. Le bilan aurait été plus lourd si ce n'est la proximité d'un autre barrage, celui de la Gendarmerie nationale qui contrôle la jonction avec l'autoroute et la riposte vive des autres policiers en exercice. L'effet de surprise a joué en faveur des criminels qui, une fois le forfait commis, ont fui à la faveur de l'obscurité. Signalons que cet attentat est le premier après celui commis en 2003 pendant le mois de carême et qui a plongé la vie à deux agents. Le lieu de l'attentat de jeudi est connu pour avoir été le théâtre en 1994 d'un attentat contre une patrouille militaire relevant du service logistique de l'unité stationnée à Djebahia et qui avait fait 14 morts parmi les infortunés militaires. Les citoyens, choqués par la nouvelle de jeudi matin, établissent un rapport la coupure d'électricité qui a durée plus de deux heures et qui a mis toute la basse ville dans le noir. C'est cette obscurité qui a rendu l'intervention des éléments de la Bmpj difficile. Hier et avant-hier, les éléments des services de sécurité ont ouvert une enquête et interpellé plusieurs personnes pour des interrogatoires. Signalons aussi que le quartier et sa mosquée Abou Bakr Essedik qui juxtaposent les lieux du crime, est connu pour avoir servi pendant toute la décennie noire, de refuge et de pied-à-terre aux intégristes. Abassi Madani, avant la dissolution de son parti, s'y est rendu plusieurs fois. L'assassinat du policier jeudi est perçu par certains comme une réponse aux partisans de l'amnistie. C'est aussi un niet catégorique à ceux qui croient que le terrorisme est banni. L'hydre intégriste subsistera dans les milieux favorables et les régions qui, de tout temps, ont adhéré à ses idées. La subtilisation de l'arme du policier assassiné prouve que les terroristes cherchent les outils pour d'autres crimes à venir.