Zapping. Course féminine, hier à Alger, pour marquer «la campagne internationale de lutte contre le cancer du sein». Il paraît que le sport réduit le risque de cancers. La veille, des associations de consommateurs, des nutritionnistes et des vétérinaires ont demandé, pour éviter les intoxications alimentaires collectives, la création d'une «agence nationale de l'alimentation et de la salubrité alimentaire» qui devrait agir comme «dispositif d'alerte». Dans le premier cas il s'agit de probabilités même si elles viennent des Etats-Unis. Dans le second cas, il s'agit de «sentinelles» qui doivent guetter l'arrivée du danger. Tout ceci est bien, mais ne cadre pas vraiment avec la situation qui prévaut tant dans le secteur de la santé que dans l'état de nos finances. L'objectif à rechercher aujourd'hui est «comment soigner mieux avec moins de dépenses?». La solution serait d'avoir de moins en moins de malades. C'est le contraire qui se produit. On peut invoquer la démographie. C'est vrai. C'est une des raisons de la hausse des statistiques hospitalières. D'autres raisons parmi lesquelles se trouve l'absence d'une politique de prévention à la hauteur des enjeux du moment. Pour la prévention des cancers par exemple, que fait-on de la liste des produits cancérigènes dressée par l'OMS? Le début de «salubrité alimentaire» devrait commencer par là et sans attendre l'installation d'une «agence nationale». Si nos dépenses de santé sont excessives, celles-ci sont liées au nombre croissant de malades et corrélativement celui des médicaments de plus en plus onéreux. Dès lors pourquoi mettre l'accent sur la «protection» et reléguer la «prévention». Promouvoir la production nationale des médicaments c'est bien, mais agir pour faire reculer la demande c'est mille fois mieux. En éliminant uniquement les maladies que les médecins désignent par celles «des mains sales» nous obtiendrons des économies de dépenses très appréciables. Avec moins de maladies infectieuses et d'épidémies pour faire court. Parallèlement à la communication qui est faite autour du dépistage précoce par mammographie, pourquoi les bénéfices de l'allaitement maternel ne bénéficient-ils pas de la même ampleur d'information? Pourtant, beaucoup d'études ont établi le lien étroit entre ceci et cela. Si l'obligation est faite à l'Etat d'assurer l'accès aux soins à tous les citoyens, rien ne lui interdit d'oeuvrer à réduire le taux des malades. Surtout au moment où la situation financière du pays a elle-même besoin de «soins». La nouvelle loi sanitaire qui se prépare offre l'occasion idéale pour rendre ses lettres de noblesse, toutes ses lettres de noblesse, à la prévention sanitaire. Il s'agit de communication, d'information, de vulgarisation, d'explications qui, quel que soit l'effort financier nécessaire, il ne sera jamais aussi colossal que celui de la protection. D'autre part, «saucissonner» l'éducation sanitaire à l'école, au travail et ailleurs, c'est bien mais avec quels formateurs? Alors que la prévention de masse, à l'ère du numérique et des TIC, fait gagner du temps et de l'argent. Malgré cela, peu de place lui est accordée dans le projet de loi long de 492 articles. Pourquoi?