Inouï! Incroyable! L'APS rapporte que les membres de la commission de la santé à l'APN ont proposé, lundi dernier, lors d'une séance de travail, de taxer les produits cancérigènes. Ils ont cité, entre autres, les colorants alimentaires et certains produits de beauté. Quelle extraordinaire idée! Ces députés-là méritent vraiment d'être cités, pour la postérité, dans le Guiness des records. Quant à la catégorie dans laquelle ils doivent figurer, nous laissons le soin à l'opinion publique de décider. Avant de faire leur proposition, ils ont dû lister tous les produits cancérigènes. Ils ont très certainement une idée de la valeur de la taxe qu'ils comptent leur appliquer. Et très certainement aussi une estimation des ressources financières que cela va entraîner et qui iront dans les caisses du Trésor public. C'est tout. Pour eux cela suffit. C'est même harassant comme travail. Qu'est-ce qu'ils doivent être heureux d'avoir trouvé le filon pour remplir les caisses de l'Etat! Mais à quel prix? Car il y a un autre prix à payer pour «s'offrir» ces taxes. Un prix en vies humaines. Ils viennent de prouver, ces députés, qu'ils sont capables de nous tuer pour quelques dinars. Des dinars dont nous n'avons que faire tant notre aisance financière est connue mondialement. Voilà comment réfléchissent certains de nos parlementaires. C'est tragiquement triste. On ne va pas être tendres avec eux. On ne peut pas l'être devant une telle énormité. Tout heureux d'avoir trouvé une «niche» où puiser de l'argent, ils en ont oublié qu'en réalité elle est «trouée». Ils croient avoir trouvé de l'argent alors qu'ils consacrent la meilleure façon d'en perdre. Quand les produits cancérigènes rapporteront un sou, ce sera dix sous qu'il faudra en termes de dépenses en santé publique. Le bon sens, la raison et la responsabilité qu'ils assument auraient dû les obliger, puisqu'ils reconnaissent à ces produits leur nocivité, d'interdire purement et simplement leur commercialisation. Le comble c'est qu'eux-mêmes peuvent être victimes de ces produits qui font «choper» le cancer. Y ont-ils seulement pensé? Surtout que leur «sortie» s'effectue en plein débat sur le sort de nos malades du cancer dont le nombre dépasse nos capacités actuelles de les prendre en charge correctement. Tant qu'il est encore temps, disons à ces députés que le mieux qu'ils ont à faire est de remettre la liste de ces produits au ministère du Commerce en ayant, au préalable, voté un texte interdisant leur commercialisation, avec effet immédiat. Y compris à la gendarmerie et à la police qui ont pour mission la «protection des personnes». Sinon, pourquoi ne pas mettre en vente dans les supérettes l'arsenic et tous les types de poisons, puisqu'il suffirait, selon la logique de ces députés, de les taxer? Espérons qu'il se trouvera d'autres députés plus responsables pour bloquer la folle idée de ceux de la commission de la santé. Qu'il s'en trouvera d'autres aussi pour agir dans le sens de la prévention de cette terrible maladie qu'est le cancer et faire de la liste de ces produits «taxables» une liste de produits prohibés. C'est tellement absurde que si l'on continue sur le sujet, le risque d'une contamination n'est pas à écarter. Alors arrêtons-là, en espérant que les forces de la raison au Parlement finiront par l'emporter sur celles de la déraison!