La concurrence arrive Le projet de Code des postes et des communications électroniques qui sera bientôt soumis au Conseil des ministres doit consacrer l'ouverture du réseau local pour les opérateurs privés afin de baisser les tarifs de la connexion Internet et améliorer la qualité du service... Le monopole public sur la téléphonie fixe et l'Internet, c'est bientôt fini! C'est la surprenante annonce faite, jeudi dernier, au Parlement, par la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Iman Houda Feraoun a en effet affirmé que ces services sont ouverts à la concurrence privée dans le cadre du nouveau Code des postes et des communications électroniques. La ministre, qui affirme que ce projet de loi sera soumis prochainement au Conseil des ministres puis au Parlement, a insisté sur le fait que son deuxième amendement permettrait de consacrer la concurrence pour le service Internet fixe. «Cela doit ainsi interdire le monopole dans ce domaine, à travers l'ouverture d'un réseau local pour les opérateurs privés afin de baisser les tarifs de la connexion Internet et d'améliorer les services proposés», a-t-elle expliqué aux députés. Une bonne nouvelle donc qui permettra de secouer l'opérateur public Algérie télécom (AT) qui se noie dans la suffisance, au grand dam des consommateurs, otages de ce monopole. Ils n'ont pas le choix et ne peuvent donc pas réclamer leurs droits à une meilleure qualité de service. Un manque de concurrence qui laisse AT stagner à l'âge de pierre, alors qu'avec les moyens dont il dispose et son statut d'«unique» opérateur, il se devait d'être une référence continentale pour ne pas dire mondiale. Mais au lieu de le «booster», ce favoritisme l'a cloîtré dans une gestion qui n'a pas évolué depuis l'ère socialiste. Preuve en est, en 2016 on doit encore chercher du piston pour obtenir une ligne téléphonique et d'Internet! Des pratiques d'un autre âge qui sont dues à l'incapacité d'un seul opérateur à répondre à une demande de plus en plus croissante. Cette ouverture devra donc permettre, en plus de baisser les prix, couvrir touts les citoyens. Mieux encore, ils auront même le choix de l'opérateur qu'ils trouvent conforme à leurs besoins. Cette décision doit encore attendre l'aval du Conseil des ministres et des députés pour être adoptée, mais en tout cas Iman Houda Feraoun a eu le courage d'ouvrir un dossier épineux qu'aucun de ses prédécesseurs n'a osé étudier! Cette ministre est en train de faire le ménage dans un secteur des plus archaïques alors que toute la révolution numérique devrait se baser sur lui. C'est dans ce sens qu'elle a commencé à modifier l'appellation de ce nouveau code pour changer les mentalités... L'appellation est passée de «projet de Code des postes et des télécommunications» à «projet de Code des postes et des communications électroniques. «C'est pour l'adapter aux progrès technologiques accomplis dans ce domaine, du fait de l'intervention d'autres acteurs virtuels qui ne détiennent pas de réseau de télécommunications», a souligné cette dame qui semble bien maîtriser son sujet. «L'ancienne appellation de la loi exigeait l'existence d'une infrastructure de base dont la fibre optique, le satellite et d'autres équipements, tandis que les communications électroniques permettraient d'intégrer l'infrastructure de base, outre le contenu des échanges sur le réseau, appliquant ainsi cette loi pour les opérateurs virtuels et les fournisseurs d'accès Internet», a-t-elle poursuivi, avant de donner d'autres détails sur les grands contours de cette nouvelle loi. Ainsi, ce nouveau projet prévoit également des amendements concernant «l'alternance nationale» qui permettrait au citoyen d'effectuer des communications quelle que soit la puce utilisée, ainsi que des articles relatifs à la santé publique et aux dangers que représentent les fréquences et le spectre électromagnétique sur la santé des citoyens. Les travaux pharaoniques de Feraoun sont donc en marche...