La 2e session du baccalauréat, qui a été organisée suite à l'échec partiel de la première après la fuite des sujets, a été marquée par une mesure prise par le gouvernement qui a suscité de nombreuses critiques, il s'agit du blocage des réseaux sociaux. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Imane-Houda Feraoun, a réagi, hier à cet effet, expliquant les réels motifs de cette décision. L'intention derrière cette mesure prise conjointement par les ministères de l'Education et de la Poste est de protéger les candidats au baccalauréat contre les tentatives de déstabilisation, a expliqué Imane-Houda Feraoun, hier, dans un entretien accordé à l'APS. «Dans l'objectif de protéger nos candidats au baccalauréat contre les tentatives de déstabilisation via de faux sujets et des rumeurs malveillantes, nous avons procédé, en relation avec l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications, ainsi que l'ensemble des opérateurs de télécommunication, à la restriction de l'accès aux principaux réseaux sociaux pendant des horaires limités liés à ces examens», a déclaré la ministre. Dans sa première sortie médiatique suite aux nombreuses réactions qu'a provoquées le blocage des réseaux sociaux, la ministre a estimé qu'il s'agit là d'un sacrifice pour contribuer au bon devenir de toute la société. «Je suis certaine qu'en dépit des réactions compréhensibles de certains mécontents de nos concitoyens, les Algériens, connus pour leur sens de citoyenneté et de responsabilité, qui se révoltent contre la fraude, qui souhaitent voir nos enfants à l'abri de toute surenchère, qui militent pour l'égalité des chances entre candidats, sont satisfaits de ces mesures et acceptent, dans la bonne humeur, d'être privés quelques heures du loisir de surfer sur Facebook ou autre», a-t-elle souligné. Cependant, la ministre a précisé qu'il s'agit d'une réduction de trafic pendant la première moitié du premier examen, et non pas d'une coupure d'Internet. Par contre, ce qu'ont remarqué les utilisateurs lors des deux premiers jours des examens de cette 2e session du baccalauréat, il ne s'agit pas d'une réduction du trafic internet mais d'une coupure radicale. Ce désagrément enregistré chez les usagers habituels du réseau internet les a obligés d'utiliser le VPN (Virtual Private Network), un service bien connu des internautes du monde entier pour contourner les filtres gouvernementaux, et ce, grâce à ce système qui permet une connexion via proxy. Une solution qui a mis en échec le plan anti-fraude, et contre laquelle a averti la ministre Imane-Houda Feraoun, affirmant que cela «nuirait sérieusement aux échanges internet non incriminés, notamment les courriers électroniques». Elle a expliqué, à cet effet, que «le blocage des VPN, qui sont des réseaux virtuels privés, donc cryptés, se fait moyennant le filtrage de tout le trafic crypté, et nuirait donc sérieusement aux échanges internet non incriminés, notamment les courriers électroniques». Néanmoins, Mme Faraoun a reconnu que cette «machination qui vise à généraliser l'usage du VPN parmi les jeunes, dépasse de loin le stade de simples fraudeurs ordinaires». Dans ce contexte, la ministre a assuré que «des mesures sévères seront prises à l'encontre des fraudeurs utilisant ces techniques ainsi que les artisans de cette machination».