«Le cycle actuel de baisse des prix touche à sa fin...», a déclaré hier, lors d'une conférence de presse tenue à Riyadh, le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh. Il n'y a pas que le FLN qui tourne une page de son histoire. Le marché pétrolier emboîte lui aussi le pas à la première force politique du pays qui vient de changer de patron de manière aussi inattendue que spectaculaire. Une simple coïncidence bien sûr. Rien à voir donc avec une quelconque question de casting. Un pur hasard. Dans les deux cas toutefois, il est incontestable que cette situation si particulière est annonciatrice d'une période qui tendra à plus de sérénité. En principe. La houle est en train de s'estomper. Ce parallèle, aussi schématique soit-il, est cependant dans son contexte. Par les temps qui courent, le pays a bien besoin de ce genre de nouvelles qui jouent en faveur de l'apaisement. La fin de la baisse des prix du pétrole y contribuera de façon déterminante. Une bouffée d'oxygène en tout cas pour l'Algérie dont la trésorerie a été malmenée par l'effondrement des cours de l'or noir. Un cycle qui a pris naissance vers la mi-juin 2014. Les prix du pétrole qui planaient au-dessus des 110 dollars ont glissé à leur plus bas niveau depuis juillet 2004 (moins de 35 dollars à Londres) au début du mois de janvier. Avant de se reprendre pour se situer au-dessus de la barre des 50 dollars depuis, notamment, la décision prise par l'Opep lors du sommet d'Alger de retrancher 750 000 barils par jour pour éponger le surplus d'or noir qui inonde le marché. Elle doit être entérinée le 30 octobre à Vienne en Autriche. Les pays producteurs hors Opep y sont conviés. Les deux géants pétroliers, Arabie saoudite et Russie sont visiblement déterminés à stopper la saignée. Ils se sont réunis hier à Riyadh. Que se sont-ils dit? «Notre rencontre d'aujourd'hui est un élément de coordination important dans le processus visant à parvenir à un accord entre les pays de l'Opep et les autres pays producteurs de pétrole à la fin de novembre», a indiqué le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh lors de sa rencontre avec le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak. «La rencontre d'aujourd'hui a démontré de la meilleure façon l'intention de l'Arabie saoudite de stabiliser le marché pétrolier», a-t-il ajouté. Et pour les prix du pétrole, est -ce le bout du tunnel? «Le cycle actuel de baisse des prix touche à sa fin. Et les fondamentaux du marché en termes d'offre et de demande s'améliorent», a déclaré Khaled al-Faleh qui s'est dit «optimiste» sur l'évolution des prix du brut, soulignant «la baisse continue depuis sept ou huit semaines des stocks aux Etats-Unis». Entre Saoudiens et Russes qui ont animé ce rendez-vous qu'ils se sont fixé ce weekend (lire L'Expression du 23 octobre) et auquel ont pris part les pays du Golfe c'est vraisemblablement la lune de miel. Le ministre saoudien de l'Energie a souligné: Les «relations solides» entre son pays et la Russie, premier producteur mondial de brut. «Nous sommes arrivés à un niveau inédit de nos relations et de notre coopération», a fait remarquer le ministre russe, Alexandre Novak, faisant référence à «un partenariat technologique sur de nouveaux projets qui seront mis au point dans un futur proche». La diplomatie algérienne n'est certainement pas étrangère à ce réchauffement entre Moscou et Riyadh. Le Sommet d'Alger y aura de toutes les façons incontestablement contribué.