L'Etat a mis en place des mesures motivantes dans le segment des énergies renouvelables Un tel rendez-vous s'appuie sur la politique entérinée par le gouvernement algérien priorisant l'ambition de bâtir une économie forte et diversifiée. Le 7e Salon international des énergies propres, des énergies renouvelables et du développement durable, ERA 2016, s'est ouvert hier à Oran en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Noureddine Bouterfa et plusieurs autres cadres intervenant dans le secteur. La rencontre s'étalera sur trois jours, du 24 au 26 du mois en cours. L'ERA est un espace de débats annuels devant aboutir à l'élaboration des recommandations portant sur la priorisation et la durabilité de l'indépendance énergétique de l'Algérie. La rencontre constitue une opportunité permettant de débattre avec acuité la dynamique de développement économique. Un tel rendez-vous de haut niveau s'appuie essentiellement sur la politique entérinée par le gouvernement algérien priorisant l'ambition de bâtir une économie à la fois forte et diversifiée, mais également concurrentielle. Cela n'est possible qu'en prenant en compte la valorisation de toutes ses ressources naturelles et humaines définies dans le cadre des nouvelles dispositions de la Constitution. Un appel auguste interpelle les entreprises à se constituer en tant que moteur principal dans cette politique en jouant un rôle de premier ordre dans le cadre de la valorisation d'une industrie nationale des énergies renouvelables destinée à la fabrication des équipements inhérents à la production d'électricité ainsi que leur maintenance. La rencontre d'Oran traitera des divers aspects de la problématique du développement des énergies renouvelables, de l'efficience énergétique et de l'économie d'énergie, ainsi que d'autres aspects rentrant dans le cadre du développement durable. Il s'agit des réalisations et projets en cours inscrits dans le cadre du programme de développement des énergies renouvelables 2015-2030. L'ERA 2016 évoquera le cadre incitatif à l'investissement dans les énergies renouvelables, l'industrialisation dans le domaine des énergies renouvelables en Algérie, la formation et recherche, la valorisation énergétique dans la gestion des déchets ainsi que le partenariat étranger. Université et énergies renouvelables Qu'ils soient nationaux ou étrangers, ces investisseurs ainsi que leurs initiatives sont les bienvenus, d'autant que leur concours ouvert est essentiel dans le cadre de la concrétisation du Programme national de développement des énergies renouvelables. Tous les segments constituant une telle chaîne sont concernés. Il s'agit d'impliquer en amont les investisseurs tout comme ceux devant investir en aval dont entre autres dans le cadre des interconnexions au réseau national de distribution. Plusieurs atouts plaident pour la réussite d'un tel investissement, à commencer par la capacité exceptionnelle en sources d'énergies renouvelables dans les différentes filières dont regorge l'Algérie. Celles-ci constituent un puissant facteur attractif pour les investisseurs en plus des motivations liées aux objectifs de croissance et de modernisation de l'économie ainsi que de préservation de l'environnement. Conscients d'une telle évidence, les pouvoirs publics ne sont pas restés passifs apportant la touche nécessaire. D'abord, ils ont décidé de la nécessité d'encourager, tout en accompagnant, les investisseurs. Ensuite, l'Etat a mis en place des mesures motivantes accompagnées par plus de facilitations aux activités dans le segment des énergies renouvelables. Les moyens humains ne font plus défaut. Secteur névralgique, les énergies renouvelables sont prises en compte par l'enseignement supérieur en formant annuellement plusieurs promotions dans différentes spécialités. Idem pour les centres de recherche ainsi qu'au niveau des instituts de formation professionnelle. Résultat: les énergies renouvelables commencent à être exploitées dans l'agriculture et l'habitat. L'entrepreneuriat est incontournable Le gouvernement algérien a, dans un volet, avalisé une série de mesures incitant les opérateurs à investir dans les énergies renouvelables. Ces mesures visant essentiellement la promotion d'un tel secteur, se traduisent par la mise en place d'un cadre juridique favorable et un Fonds national pour la maîtrise de l'énergie, pour les énergies renouvelables et la cogénération (Fnmeerc). Tel qu'explicité, le soutien proposé par le gouvernement pour la promotion des énergies renouvelables est scindé en deux modes. Pour les installations raccordées au réseau, le soutien de l'Etat s'effectue à travers le mécanisme du tarif d'achat garanti (feed in tarif). Ce système garantit aux producteurs d'énergie renouvelable de profiter de coûts leur permettant une rentabilité logique de leur investissement sur une durée d'éligibilité de 20 ans pour le solaire et l'éolien et 15 ans pour la cogénération. Au-delà de cette durée, les installations peuvent encore fonctionner sans bénéficier de ce mécanisme. Toutefois, la production sera rémunérée au tarif du marché. Les surcoûts engendrés par ces tarifs seront supportés par le Fonds national pour la maîtrise de l'énergie, pour les énergies renouvelables au titre des coûts de diversification. Aussi, le distributeur qui achète cette énergie au tarif d'achat garanti se fait donc rembourser à hauteur de la différence séparant le tarif d'achat garanti et un tarif de référence qui est le prix moyen de l'électricité conventionnelle. Pour le reste de l'investissement, c'est-à-dire les autres applications, le soutien de l'Etat se fait par le biais d'une participation à l'investissement, la réglementation en fixe le niveau et le montant. Le soutien aux énergies renouvelables est effectif à travers une participation à l'investissement par le Fonds de la réglementation à hauteur d'un certain niveau et concerne les installations photovoltaïques et éoliennes hors réseau, le résidentiel et la géothermie. Les excès générés par ces tarifs seront soutenus par le Fonds de la réglementation en tant que montants de diversification, le distributeur qui achète cette énergie au tarif d'achat garanti se fait donc compenser à hauteur de la différence entre le tarif d'achat garanti et un tarif de référence qui est le prix moyen de l'électricité conventionnelle. D'autres formes d'aide sont prévues, notamment dans le cadre de l'acquisition et la mise à disposition des terrains éligibles à l'implantation de centrales ENR, l'accompagnement dans tout le processus d'acquisition des autorisations nécessaires et l'identification du potentiel de toutes les régions concernées par les ENR. Il n'est un secret pour personne, que l'entrepreneuriat constitue un élément principal dans la politique gouvernementale défendant la nécessité de se lancer dans les énergies renouvelables. La rencontre d'Oran constitue, à son tour, un tournant décisif pour les opérateurs, nationaux et étrangers, et aux jeunes désireux se lancer dans un tel modèle d'investissement, l'entrepreneuriat. Comme elle constitue l'opportunité de réussir leur insertion dans la dynamique créée par la mise en oeuvre du Programme national de développement des énergies renouvelables. Le coup de pouce de l'Etat D'ailleurs, ERA 2016 s'inscrit dans cette synergie en offrant le cadre propice à ne pas rater par tous les opérateurs et investisseurs dans les énergies renouvelables, désireux de faire connaître leurs activités aux autres professionnels devant accroître leurs capacités à travers des partenariats mutuellement avantageux. Le plan de développement des énergies renouvelables a été revu et actualisé en février 2015. Il est classé en tant que priorité nationale. L'engagement pris par l'Algérie vise à apporter des solutions complètes fondées sur des assises solides tout en prenant en compte les défis environnementaux et les problématiques de préservation des ressources énergétiques d'origine fossile. Cela est effectif à travers le lancement d'un programme ambitieux visant le développement des énergies renouvelables Le programme des énergies renouvelables actualisé consiste à installer une puissance d'origine renouvelable de l'ordre de 22 000 MW d'ici 2030 pour le marché national tout en visant à atteindre l'objectif principal, l'exportation. En prenant en compte un tel programme, l'Algérie se positionnera en tant qu'acteur principal dans la production de l'électricité à partir des filières photovoltaïque et éolienne en intégrant la biomasse, la cogénération, la géothermie et au-delà de 2021, le solaire thermique. Ces filières énergétiques impulseront un nouveau modèle de croissance économique. Un taux de 37% de la capacité sera installé d'ici 2030 et 27% de la production d'électricité destinée à la consommation nationale, seront de souche renouvelable. Présente avec une agence et 5 entreprises La France met le paquet La France n'entend pas rater le virage énergétique que négocie l'Algérie. Aussi, les entreprises françaises versées dans le renouvelable entendent se faire remarquer à l'occasion du Salon des énergies renouvelables et du développement durable ERA 2016 à Oran. Drivée par Business France, l'agence française dédiée à l'internationalisation de l'économie française, le pavillon français au Salon ne passera certainement pas inaperçu. Ainsi, l' Agence française de développement, spécialisée dans le financement et l'accompagnement des projets et programmes de développement sera présente à Oran. De même pour cinq autres participants, où l'on compte des entreprises de services et de production, tous dédiés à l'énergie verte et leaders mondiaux dans leur spécialité. La France qui semble bien décidée à accompagner l'Algérie dans sa transition énergétique ne lésine donc pas sur les moyens et apporte un soutien politique fort aux professionnels français intéressés par un investissement en Algérie dans le domaine du renouvelable.