Le RCD parle dans sa déclaration de la Kabylie «désignée pour subir de plein fouet les restrictions budgétaires et la faillite d'un pouvoir central aux abois». Après avoir annoncé sa participation aux prochaines législatives, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) entre de plain-pied dans une démarche protestataire aux relents d'une campagne électorale prématurée. Le RCD décide de protester contre la politique du gouvernement, qui cible la Kabylie depuis 2001. Le RCD appelle à une marche le 5 novembre à Béjaïa pour dénoncer «l'annulation de la construction du stade de 50 000 places, du complexe pétrochimique, du CHU et du dédoublement de la voie ferrée Béjaïa-Beni Mansour», projets accordés à la région ces dernières années. Et pour brasser plus large, le RCD parle dans sa déclaration de la Kabylie «désignée pour subir de plein fouet les restrictions budgétaires et la faillite d'un pouvoir central aux abois» et cite «les provisions allouées au secteur universitaire de Béjaïa n'ont pas échappé à cette stratégie de réduction et de blocage du développement régional. Plusieurs autres projets ont été également annulés ou transférés ailleurs, à l'instar du complexe pétrochimique d'El-Kseur et du CHU de Béjaïa.» Le RCD, fidèle aux idéaux de Novembre et de la Soummam, estime nécessaire de réagir à une situation faite d'une «politique de contre-développement et de la misère qu'elle génère». Aussi, pour expliquer le choix de Béjaïa comme lieu de cette manifestation, le RCD considère que «la mobilisation et l'engagement dans les luttes des travailleurs à travers leurs syndicats pour le maintien des droits et les nombreuses protestations citoyennes contre les mauvaises conditions de vie font honneur à notre wilaya». Aux cotés de ces revendications locales, le RCD met en exergue d'autres revendications qui touchent les Algériens, soulignant que «le pouvoir fait payer la facture de ses errements durant plus d'une quinzaine d'années aux citoyens et en particulier les plus faibles». C'est ainsi qu'après les augmentations sur tous les produits et services durant l'année dernière, le gouvernement «s'apprête à relever une nouvelle fois les taxes sur les carburants et l'électricité ainsi que sur tous les produits de consommation courante en portant la TVA à des seuils supérieurs. Dans le même temps, il organise la dévaluation du dinar et procède à l'annulation de projets socio-économiques régionaux pour garder intact le train de vie de ses clientèles», dénonce le parti de Mohsen Belabbès. Pour dénoncer «la politique d'austérité qui frappe notre région, l'annulation de la construction du stade de 50 000 places, du complexe pétrochimique, du CHU et du dédoublement de la voie ferrée de Béjaïa, l'abandon de la construction de logements sociaux et des aides octroyées aux zones rurales, le bradage du patrimoine public au profit des clientèles, la soumission de l'APW à l'Exécutif et les atteintes aux libertés individuelles et collectives, le RCD choisit de marcher de l'esplanade de la Maison de la culture Taos Amrouche jusqu'à la place de la Liberté d'expression Saïd Mekbel et compte sur des citoyennes et des citoyens, dont la démobilisation a été des plus accrues ces dernières années face aux multiples promesses politiques jamais tenues.