Etant de mèche avec les pays du CCG, le roi du Maroc tentera son entremise auprès de ses monarchies pour soutenir une éventuelle candidature de Belkhadem à la présidentielle de 2019. Banni du parti, humilié devant la scène politique nationale, l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem s'agite depuis ces dernières semaines. Il reprend du poil de la bête avec le départ précipité de Amar Saâdani de la tête du parti. Dans un entretien accordé jeudi dernier, à la chaîne américaine CNN en arabe, il a laissé libre cours à sa haine recuite. Il se place en alternative pour recoller les morceaux d'un parti, qu'il a largement participé à déstructurer avant de tisser des lauriers au gouvernement Sellal qu'il accuse de mentir au peuple, estimant que les solutions préconisées par le gouvernement à l'actuelle crise financière et économique ne sont que «des replâtrages». Dans un élan de populisme, il va jusqu'à dénoncer l'annulation de grands chantiers, les augmentations de taxes et des impôts qui ne peuvent constituer à ses yeux une solution à la crise économique. Pour le FLN, il décoche ses flèches contre l'actuel secrétaire général, Djamel Ould Abbès et réclame la mise en place d'une instance transitoire au sein du FLN. Mais qu'est-ce qui fait courir ce «barbeFLN»? Ce regain politique d'activités de M. Belkhadem, après un long silence remonte à janvier dernier quand il multipliait ses sorties et qu'il médiatisait d'ailleurs à dessein. Une page Facebook lui a été créée et ses interventions sont filmées et diffusées sur la Toile. En août 2014, l'ancien patron du FLN a été chassé du parti et destitué par le président Bouteflika de son poste de conseiller spécial. Mort? Enterré sous une pelletée de sable? Il est dit qu'en politique on ne meurt jamais et l'on peut rebondir à chaque instant, mais à quel prix? Le choix du support par M. Belkhadem pour s'attaquer au gouvernement, au nouveau secrétaire général du FLN, le ton et les sujets abordés, comme la réouverture des frontières avec le Maroc, sont des indicateurs qui ne trompent pas. Il s'agit ni plus ni moins d'une offre de service aux monarchies du Golfe via le roi Mohammed VI. La longue dissertation de M.Bekhadem sur CNN au sujet des relations maghrébines et son insistance au sujet de la réouverture des frontières ouest fermées depuis 1994, n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Etant de mèche avec les pays du CCG, le roi du Maroc tentera son entremise auprès de ses monarchies pour soutenir une éventuelle candidature de Abdelaziz Belkhadem à la présidentielle de 2019. Comme tout homme politique, l'ambition est une seconde nature chez l'ancien secrétaire général du FLN. Durant ses génuflexions, ses prières montent droit vers le...Palais d'El Mouradia. Avec les pétrodollars qui lui viendraient du Golfe, ayant la bénédiction du président de la fondation d'Al Qods, Mohammed VI, et la ferveur des islamistes, il ne lui restera que l'adoubement de la France et des Etats-Unis. On sait que ces derniers font peu de cas du profil, quand il s'agit de leurs intérêts. Mais il manque à Belkhadem cette machine à gagner les élections qu'est le FLN, il s'en mord encore les doigts d'en avoir perdu le gouvernail. Sollicité de partout, convoité et demandé, Abdelaziz Belkhadem a vu ses téléphones et ses lampes s'éteindre une fois quitté le FLN. Il a eu un peu le sort de cette abeille qui se découvre comme un simple insecte une fois quitté la ruche. C'est ce qui explique sa tentative de retour au FLN ou tout au moins en glaner quelques soutiens. Il va même jusqu'à reluire sa brosse au président, sait-on jamais: «J'ai soutenu le président Bouteflika parce que j'étais et je suis toujours convaincu qu'il est l'homme qui peut concrétiser la réconciliation nationale», lance-t-il à qui veut l'entendre.