Le mouvement des archs organise, demain, un meeting à Tizi Ouzou. A cette action, il est attendu par les archs une présence importante de la population. Ce sera ainsi l'occasion pour les archs de renouer avec la base et d'expliquer les acquis arrachés lors de leur dialogue avec le chef du gouvernement. Cette sortie sur le terrain intervient après un long silence. Silence consacré aux divers préparatifs demandés par l'actuel round de dialogue. Lors de leur meeting, les archs auront en principe de quoi satisfaire la curiosité des gens. Ainsi, sera-t-il certainement question des divers points engrangés lors du dialogue : défiscalisation des commerçants de Kabylie, promotion de tamazight en langue nationale, et on évoque même la possibilité de voir tamazight promue langue officielle et sans passer par le référendum. Nés dans le feu de l'action pour faire barrage au désespoir et à la fougue des jeunes, alors emportés par un mouvement de colère, les archs, et après avoir longtemps hésité et réfléchi aux diverses implications, se sont enfin rendus au dialogue. L'interwilayas du mouvement a décidé de poursuivre les discussions et de ne pas aborder le point ayant fait capoter la première rencontre de janvier 2003. Lors du meeting annoncé pour demain, le mouvement aura aussi à s'expliquer sur sa décision concernant la demande du renvoi des élus de Kabylie. Ainsi pour le mouvement, le gouvernement s'est engagé à faire sienne cette revendication des archs, et récemment le RND, le parti du chef du gouvernement, a décidé de retirer ses élus des assemblées locales. Le FLN, lui, a vu ses élus hésiter quelque peu, mais il est certain que, discipline partisane oblige, ces derniers finiront par accepter cette solution qui apparaît comme la seule à même de régler le problème. Il reste que le FFS, majoritaire dans les assemblées de Kabylie, s'appuie sur un refus clair et net de cette décision, mais cette formation légaliste jusqu'au bout, ne pourra que s'incliner devant une décision émanant du chef de l'Etat. Certes, le FFS aura à juger négativement cette décision, mais le FFS est aussi un parti pacifique et saura laisser aux vestiaires sa fureur et développer des arguments politiques. En Kabylie et lors des prochaines élections, les partis, qui pourraient prendre part au scrutin annoncé, semblent être le FLN, le RND, le MSP et l'UDR. Si les autres partis sont connus à travers la gestion de leurs élus, l'UDR, ce nouveau parti, semble le parti favori, du moment qu'il n'a encore jamais régi les assemblées. Ses cadres seront-ils en mesure d'apporter un plus à la gestion des cités? C'est ce que des sources proches de cette formation promettent. D'être des gestionnaires au fait des besoins des populations. Il reste à connaître la position des archs, en fait et depuis le début, les archs ont affirmé n'être aucunement intéressés par des postes politiques. La Kabylie s'achemine doucement mais sûrement vers des rives plus sereines, et maintenant que les choses se tassent, on pourra désormais parler de développement pour cette région meurtrie.