L'Egypte, membre influent de cette guilde, a décidé d'appuyer les réformes proposées par l'Algérie. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé hier que «le Sommet d´Alger prévu les 22 et 23 mars sera un succès par l´importance des questions à examiner et le bon déroulement des préparatifs en cours». La présidence algérienne du sommet sera «efficace et apte à représenter les Arabes de la meilleure manière qui soit», a également soutenu Amr Moussa dans une déclaration faite à l´APS avant de quitter le Caire à destination d´Alger pour prendre part aux réunions préparatoires du sommet. M.Amr Moussa qui estime que «le climat qui prévaut dans le Monde arabe est propice à la tenue du sommet», a ajouté que l´ordre du jour comporte nombre de questions dont les plus importantes sont la réforme de la Ligue arabe, le développement du Monde arabe, le suivi de l´exécution du document issu du dernier Sommet arabe de Tunis outre les questions relatives au renforcement de la coopération entre les Etats arabes et des relations arabes avec l´Afrique, l´Europe, l´Asie et l´Amérique. Il a salué, par la même occasion, la création du Parlement arabe dont l´annonce sera faite lors du Sommet d´Alger, estimant que cette initiative constitue «un grand pas vers l´avenir et un bon début pour l´action arabe commune».Il s'agit là d'un soutien sans retenue aux réformes que se propose d'introduire l'Algérie au fonctionnement de la Ligue arabe, sclérosée et sans le moindre poids sur l'échiquier international, en dépit d'un passé lourd de pas moins de 60 années. La sortie d'Amr Moussa lève également les équivoques qui avaient entouré le renouvellement cyclique du poste de secrétaire général de la Ligue. Cette question ne sera pas soulevée au Sommet d'Alger pour la simple raison que le mandat de cet ancien chef de la diplomatie égyptien n'expire pas avant l'année prochaine, lors du prochain sommet, prévu à Tunis en 2006. En attendant, l'Algérie, revenue en force sur le devant de la scène diplomatique, confirme que sa voix est écoutée parmi ses pairs arabes puisque les changements historiques et révolutionnaires devant être introduits au fonctionnement de la Ligue sont tous de son cru. Confirmation nous en est également donnée de la part du ministre égyptien des Affaires étrangères. M.Ahmed Abou El Gheit a en effet souligné l´existence «d´une volonté pour promouvoir l´action arabe commune» à travers l´introduction d´une série de réformes devant être adoptées lors du Sommet d´Alger, tant au niveau du mode de fonctionnement qu´au niveau de ses structures. Dans un entretien publié hier par le quotidien El Ahram, le chef de la diplomatie égyptienne a également déclaré qu´un nouveau mode de prise de décisions au sein de la Ligue arabe sera adopté, pour passer du consensus, comme c´est le cas depuis 60 ans, au vote. «La Ligue arabe suit aujourd´hui une nouvelle voie proche, voire en adéquation avec les normes internationales, tant aux Nations unies que dans les autres organisations, notamment l´Union européenne.» Cela, avant de mettre l´accent sur la création d´un parlement arabe, qui est d´ «une extrême importance» pour la participation populaire dans l´action de l´organisation panarabe. Le chef de la diplomatie égyptienne s´est, en outre, félicité de l´association des organisations non-gouvernementales et de la société civile arabe à l´action de la Ligue, ce qui est un progrès considérable à même de contribuer au développement de la relation entre la société civile arabe et la Ligue arabe.