L'armée russe a affirmé hier détenir des preuves de l'utilisation d'armes chimiques par les groupes armés à Alep. «Les spécialistes du ministère russe de la Défense ont trouvé des munitions d'artillerie non explosées appartenant aux terroristes, qui contiennent des substances toxiques», a indiqué l'armée russe dans un communiqué. «Après une analyse rapide dans un laboratoire mobile, nous avons constaté que les munitions contiennent sous toute vraisemblance du gaz de chlore et du phosphore blanc», poursuit le communiqué. Ces munitions ont été trouvées, selon l'armée russe, dans la zone «1070», à la périphérie sud-ouest d'Alep. Une analyse plus poussée des substances trouvées sera menée en accord avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac), selon le ministère russe de la Défense. Les médias officiels syriens avaient déjà accusé fin octobre des groupes armés d'avoir utilisé du «gaz toxique» dans leur offensive à la périphérie ouest d'Alep, rapportant des cas de suffocation chez les civils et militaires bombardés. Alep, l'ancienne capitale économique de la Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par les forces syriennes et est contrôlés par les groupes armés. La Russie, qui mène depuis plus d'un an une campagne de frappes aériennes à la demande du président Bachar al-Assad, a interrompu depuis le 18 octobre ses bombardements aériens à Alep. Elle a également instauré plusieurs trêves humanitaires ces dernières semaines afin de permettre l'évacuation de civils et de blessés, et l'acheminement de l'aide humanitaire.