Ils reprochent à leur responsable un comportement excessif Les contestataires rassurent. Leurs interventions se déroulent le plus normalement possible. Un vaste mouvement de protestation a été organisé hier, par des centaines de sapeurs-pompiers à Constantine, pour réclamer le départ sans condition du directeur de ce corps constitué. Les contestataires reprochent au responsable, Kessel Abdelmalek, son abus de pouvoir et son manque de professionnalisme. Les grévistes qui ont occupé un espace devant la direction, située à la zone industrielle Palma ont été appelés par les forces de police à rejoindre la cour de la direction pour éviter des dérapages. C'est à ce niveau-là que nous avons pu les approcher pour écouter leurs doléances. Nos interlocuteurs reprochent au directeur son comportement excessif et outrageant de n'avoir plus droit aux journées de récupération, ni de congé, même de maladie, des suspensions injustifiées, des mises à pied, des radiations à outrance et des dégradations. Pour eux, la situation est devenue insupportable, surtout que le mis en cause se montre irrespectueux. Pis encore, les sapeurs-pompiers doivent assurer le carburant pour les véhicules de service, car il leur refuse les bons et la nourriture pour les chiens. C'est un jeune médecin qui témoigne: «Ça devient grave, à ce stade-là, on est incapable de continuer, on n'arrive plus à assurer notre mission, on n'a aucun matériel ou moyens médicaux pour intervenir, on devient juste des transporteurs de malades. Lors d'une urgence on n'intervient plus, si ce n'est pour accompagner un malade ou un blessé vers l'hôpital, les conditions sont insupportables.» Les contestataires rassurent que leur service est en fonction, leurs interventions se déroulent le plus normalement possible, mais que tout sapeur-pompier qui n'est pas de services est appelé a rejoindre le mouvement qui va durer jusqu'au départ inconditionnel du directeur. C'est la seule revendication exprimée par les manifestants. Le représentant et secrétaire général du syndicat des sapeurs-pompiers au niveau de la wilaya de Constantine a fait le déplacement pour écouter les grévistes. Ces derniers n'avaient qu'un seul mot d'ordre «le départ du directeur». Ce secrétaire général qui représente l'Ugta n'a pas souhaité répondre aux questions des journalistes sous prétexte qu'il a reçu des ordres. Ce qui est compréhensible dans la mesure où il s'agit d'un corps constitué. La presse présente en force n'a pas pu obtenir une déclaration du directeur qui était dans son bureau. Mais il pouvait entendre «Irhel», (pars!), une expression scandée par les sapeurs-pompiers. Constantine compte entre 1200 et 1400 sapeurs-pompiers entre agents simples au plus gradé, 300 au moins étaient hier en mouvement de protestation. Le même nombre est attendu pour aujourd'hui. Les grévistes sont décidés à aller au bout de leurs revendications. Pour eux, c'est la seule et elle est légitime, dans la mesure où le mis en cause n'a aucun respect pour ses éléments.