L'ANP a acquis une grande expérience dans la lutte antiterroriste Il se trouve que les Etats-Unis et l'Algérie partagent la même analyse du phénomène terroriste et de ses implications géostratégiques, aussi bien au Moyen-Orient qu'au Maghreb et au Sahel. Pendant de nombreuses années, l'Algérie a combattu seule le terrorisme, se heurtant à l'indifférence, quand ce n'était pas à l'hostilité, des puissances occidentales avant que celles-ci ne soient à leur tour confrontées aux attaques des groupes extrémistes que sont Al Qaïda puis Daesh. Mais l'expérience acquise, au gré de la confrontation, a permis à l'armée de maîtriser le phénomène jusqu'à le rendre résiduel. Depuis, les puissances occidentales consultent et écoutent Alger. Mieux, une coopération contre le fléau est menée de façon soutenue et non pas formelle, comme c'est le cas avec des pays voisins. Durant la campagne présidentielle, Donald Trump a martelé sans cesse sa vision d'une lutte efficace contre le terrorisme, reprochant à l'administration Obama de composer avec certains groupes à la lisière du terrorisme, au Moyen-Orient, et d'ignorer le soutien dont ils bénéficient auprès de certains pays membres de l'Alliance internationale. Plus encore, il est convaincu que celle-ci ne s'est pas investie dans la lutte et qu'elle a échoué à mobiliser une coalition franche et déterminée contre l'ennemi principal, Daesh, focalisant sur le régime du président syrien Bachar al Assad. Pour Trump, la priorité des priorités est donc bien de combattre les groupes terroristes, Daesh et Al Nosra en Syrie et en Irak, Aqmi au Maghreb et Boko Haram en Afrique sahélienne, notamment. Cela signifie que les alliances vont nécessairement être repensées en vertu des nouveaux objectifs, la volonté du président récemment élu sera, avant tout, de sceller un partenariat avec la Russie de Vladimir Poutine, au Moyen-Orient, et avec l'Algérie et l'Egypte, dans la région maghrébine. Il se trouve que les Etats-Unis et l'Algérie partagent la même analyse du phénomène terroriste et de ses implications géostratégiques, aussi bien au Moyen -Orient qu'au Maghreb et au Sahel. Mais avec Donald Trump qui qualifie la guerre contre l'Irak engagée par George Bush de «crimes de guerre», la barre sera placée plus haut. Washington pourrait souhaiter qu'Alger contribue à la lutte antiterroriste au-delà de ses frontières Sud, notamment au nord du Mali et en Libye, grâce aux résultats enregistrés, en ce qui concerne la mobilité des groupes armés et leurs tentatives d'infiltration. Surtout, les Etats-Unis et l'Algérie ont une vue commune du financement du terrorisme, et rejettent le paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d'otages. Cette cohérence ne peut être que saluée par Donald Trump qui souscrit à «une interdiction ferme du gouvernement des Etats-Unis à payer des rançons à une organisation terroriste ou à faire toute sorte de concessions». Les Etats-Unis ont sensibilisé la communauté internationale sur cette question, pour une approche unifiée face à cette forme de financement du terrorisme. à Alger, on connaît bien les moyens des organisations terroristes, usités par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Al-Qaïda de la péninsule Arabique (Aqap) et Daesh. Selon les chiffres des institutions spécialisées, ces groupes ont collecté environ 120 millions de dollars en paiements de rançons, au cours des huit dernières années, le montant moyen par otage payé à Aqmi étant passé de 4,5 millions de dollars en 2010 à près de 6 millions de dollars actuellement. à ce sujet, il convient de rappeler que l'Algérie est membre du Groupe d'action financière pour la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Gafimoan), ainsi que du Groupe d'action financière (Gafi) dont elle avait accueilli l'une des sessions plénières, en 2011. Les autorités algériennes ont, en outre, informé le département d'Etat, de «l'existence de liens entre Aqmi et d'autres groupes terroristes africains comme Al-Shebab (Somalie) et Boko Haram (Nigeria)», ainsi que «des liens criminels entre Aqmi et les narcotrafiquants dans le Sahel». «Les tentatives répétées d'Aqmi pour acheminer des armes de la Libye vers le nord du Mali et le sud de l'Algérie ont été partiellement contrecarrées par les opérations de sécurisation des frontières entre l'Algérie et le Niger», notent les responsables américains qui suivent avec attention la lutte incessante des forces de sécurité algériennes contre ces velléités. Enfin, la coopération de l'Algérie avec les Etats-Unis, tant pour prévenir des attaques contre les étrangers, que pour participer au programme d'assistance et d'investigation judiciaires, s'insère dans la stratégie que Trump veut mettre en oeuvre pour combattre la menace terroriste, dont il n'a pas craint de dire, durant la campagne, qu'elle résulte des manipulations laborantines de sa rivale Hillary Clinton. Un discours qui vise les Etats du Golfe, à l'origine du Printemps arabe dont Trump veut effacer les stigmates, particulièrement en Egypte et en Libye. Trump nomme Mike Pompeo à la CIA Le président élu Donald Trump a nommé le sénateur ultraconservateur Jeff Sessions comme ministre de la Justice ainsi que le général à la retraite Michael Flynn au poste de conseiller à la Sécurité nationale, selon un communiqué d'hier de l'équipe de transition. M.Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier, a également nommé Mike Pompeo, qui siège à la Chambre des représentants pour le Kansas, comme directeur de la CIA.