La majorité de la production est concentrée dans la région est de la wilaya La wilaya de Bouira de par son parc olivier reste l'une des wilayas du pays les plus en vue en matière de production d'huile d'olive. Pour l'année en cours et à la veille du lancement de la saison de la cueillette, les ar-bres sont restés avares dans la région de Thmourth Ouzamour, dans la daïra de M'Chedallah. «De nombreux pressoirs seront à cours de grains et ne travailleront pas cet hiver» pense un producteur de la région. En plus du manque on constate aussi le volume de l'olive qui est fétiche par zone et cela en raison de la hausse des températures en été, mais aussi au fait que les propriétaires n'entretiennent plus les oliviers. La majorité de la production est concentrée dans la région est de la wilaya. L'activité continue à moisir dans le traditionnel et la majeure partie des arbres rustiques appartiennent au domaine privé. La cueillette demeure ancestrale et familiale même si ces dernières années, des commerçants venant des autres wilayas du pays dressent des baraques au bord des routes pour acheter les olives. L'huile aussi a fini par devenir un produit vendable quand par le passé la vente s'apparentait à une violation d'un code déontologique. Dans la tradition kabyle, l'eau, les oeufs, le lait... ne se vendaient jamais, ils s'offraient. La sédentarisation a fini par prendre le dessus. Sur le plan de la qualité aussi, la région est de la wilaya demeure un porte-drapeau puisque l'huile de M'Chedallah-Chorfa est, de l'avis des plus initiés, l'une des moins acides du Bassin méditerranéen. Cette réputation est toutefois ternie par ces mercantiles qui proposent une huile souvent coupée avec d'autres, sur les bords des routes et de l'autoroute de la wilaya. Par un passé récent, le produit aux vertus médicinales partait même à l'étranger. La situation cette année sera rude et pour cause, plusieurs faits et paramètres. Le phénomène de «l'alternance», l'olivier produit abondamment une année sur deux, le retard des pluies, la hausse de la température en été, sont trois facteurs qui réduiront sensiblement la production oléicole cette année. Les professionnels du secteur s'attendent à une production qui avoisinera les 4 millions de litres. Il est opportun de préciser que l'année dernière, les récoltes ont donné plus de 11 millions de litres. La sensible baisse affectera à ne pas douter la saison puisqu'elle réduira l'emploi au niveau des 211 huileries que compte la wilaya. La saison oléicole qui vient de débuter est une aubaine pour la région est où les nombreux chômeurs trouvent un emploi saisonnier surtout que plus de 80% de la production proviennent de cette partie de la wilaya. La modernisation des pressoirs, conçus pour des productions beaucoup plus importantes, écourtera à ne pas douter la période du ramassage. Les facteurs climatiques en plus de réduire la production peuvent affecter la qualité. Précisons que la meilleure huile reste celle de la région de M'Chedallah et Chorfa où la variété «Achemlal» donne une huile avec un taux d'acidité inférieur à 2%. La rareté du produit cette saison influera aussi sur le prix à la vente. Les conséquences de la saison 2013 - 2014 où la production avait été la plus minime, moins de 2 millions de litres, suite à l'apparition d'une maladie qui affecte les oliviers, a tiré les prix vers le haut puisque le litre d'une bonne huile est cédé à plus de 500 DA, voire 600 DA. La barre dépassera facilement les 1000 DA cette année. La récolte qui reste artisanale, l'âge des oliviers et le réchauffement climatique continuent à faire de la filière une activité de subsistance et à se limiter au cercle familial. Même les projets de plantation lancés il y a quelques années au sud de la wilaya ne sont pas tous fructueux et l'oléiculture reste une activité exclusive de la région nord et est de la wilaya.