Une initiative qui a intéressé beaucoup de citoyens Les potentialités économiques de la commune de Tichy ne se résument pas au tourisme balnéaire. La nécessité de revoir les Codes communal et de wilaya pour libérer les initiatives des élus locaux, était l'autre conclusion qui cadre parfaitement avec les mesures que les pouvoirs publics s'apprêtent à prendre dans les prochains jours. Ce sont là les conclusions auxquelles sont parvenus les acteurs politiques de la wilaya de Béjaïa dans une initiative de concertation à travers les communes qui en est à sa septième édition. Tichy était donc la dernière halte dans une démarche politique à la recherche des ressources à même de développer pour assurer une autonomie financière aux collectivités locales à travers le débat politique et populaire initié par les militants du Forum socialiste, ou ceux qu'on appelle les dissidents du FFS. Après Tifra, Timezrith et Sidi Aïch pour ne citer que ces communes, les initiateurs avaient rendez-vous cette fois-ci avec les gens intéressés de Tichy, une ville connue pour ses plages et ses hôtels. La démarche suscite davantage l'intérêt des citoyens en général et des partis politiques en particulier, ce week-end une délégation conduite par Malek Sebahi, porte-parole du forum, a débattu des projets à mettre en oeuvre pour la création de la richesse et de l'emploi. «L'objectif de notre action est de renouer avec les débats politiques d'une part, et d'échanger des idées pour prédire un avenir meilleur, d'autre part, car nous croyons que chaque territoire est une ressource produisant à la fois de la valeur d'usage et de la valeur économique», a déclaré le promoteur de l'initiative Mohand Arezki Bourdjil. L'ex-P/APW Hamid Ferhat a vivement félicité cette initiative. «J'ai tenu à assister à cette rencontre car j'accorde un intérêt particulier aux développement de nos communes et d'ailleurs, pendant notre mandat de 2007-2012 nous en avons fait une priorité. Il y a lieu de signaler que les projets structurants de la wilaya tels que l'autoroute, le gaz de ville, le CHU pour ne citer que ceux-là étaient notre oeuvre et l'administration de l'époque nous a facilité la tâche et je le dis sans complexe, et aujourd'hui parmi les projets inscrits, certains sont gelés sans pour autant qu'il y ait une réaction», relève-t-il avant de s'interroger: «Y a-t-il une Assemblée populaire de wilaya?». Le projet du tramway qui devait relier la ville d'El Kseur à Melbou est d'un impact économique considérable, «on le met dans les tiroirs sans que personne ne conteste la décision», s'étonne-t-il. Si la démarche est dictée par la conjoncture actuelle, pourquoi n'est-ce pas le cas pour ceux de Sétif et de Ouargla», s'est-il interrogé. Pour qu'il y ait développement local, il faut qu'il «y ait libération de l'initiative locale, le Code communal et de wilaya doivent être revus pour donner plus de prérogatives aux élus. L'octroi d'une parcelle de terrain pour un investissement doit impérativement passer par l'avis favorable du wali; aujourd'hui il y a nécessité de revoir ce texte», a préconisé l'ex- P/APW de Béjaïa. Hafid Chouf, un ancien élu de la commune de Tichy avait pour sa part déclaré que «la commune de Tichy dispose de deux atouts pour son développement: le tourisme et l'agriculture. D'abord, pour le littoral, il y a lieu de le redéfinir pour mieux comprendre les enjeux de ce milieu spécifique, à la fois attractif et sous pression. La gestion de ce milieu nécessite une prise en compte et une intégration de ses dynamiques spatiales. La réglementation des activités pendant la période estivale est plus que nécessaire, l'occupation anarchique des espaces par nos jeunes doit être cédée aux établissements touristiques, mais en contrepartie ces derniers doivent recruter ces jeunes. Pour la réalisation d'un institut touristique, l'université de Béjaïa a émis ce voeu à condition de lui attriburer un terrain. L'exploitation de la salle des fêtes actuellement abandonnée doit se faire en la louant pour les fêtes de mariage». Pour l'agriculture, l'intervenant a plaidé pour la préservation des cultures déjà existantes, à savoir «le caroube, le liège, le vignoble et l'oignon d'Aït Amrousse qui est un label». Pour que cela réussisse, il y a lieu «d'encourager nos agriculteurs en leur offrant les moyens nécessaires, dont la création d'un marché hebdomadaire pour faire connaître aux estivants les produits de Tichy, la réalisation d'un abattoir communal», a-t-il souligné Toufik Allitouche a qualifié de fructueuse cette rencontre en termes de réflexion et de perspectives. «Je dois vous faire savoir que notre commune ne dispose ni de stade communal ni d'agence Sonelgaz ni d'agence d'assurances ni de banques. Mais ce que je vais vous promettre c'est que le projet que vous avez établi aujourd'hui fera l'objet de débat pour enrichissement espérant le défendre au moment opportun.» Rendez-vous est pris avec la population d'El Kseur vendredi prochain.