Le jury de la 1ère édition du prix «Cheikh Abdelkrim Dali» a consacré en haut du podium, samedi soir à Alger, Saïd Katbabi, jeune chanteur de musique andalouse établi à Paris, suivi à la deuxième et troisième places par Réda Berranen et Sabah Andaloussia d'Alger. Devant le nombreux public venu assister à la cérémonie de clôture de la 1ère édition du prix «Cheikh Abdelkrim Dali», accueillie à la salle Atlas (Alger), le 1er et le 2ème prix ont été dotés, outre les cadeaux honorifiques, des sommes de 480.000 DA (48 millions de centimes) et 200.000 DA (20 millions de centimes) respectivement, destinés au financement de leurs premiers CD. Né en 1978, Saïd Katbabi s'est initié à la musique andalouse dès l'âge de huit ans à l'Ecole Nadi El Hilel Ettakafi de Mostaganem, avant de partir en France où il poursuit sa formation à Paris sous l'influence de son maître, Saâdeddine El Andaloussi, avec lequel il continuera de collaborer. Entré en compétition avec la Nouba Zidène, Saïd Katbabi, jeune, souriant, habillé en «Titi» et auparavant, soliste de plusieurs associations de musique andalouse, déclare être «honoré de ce prix» qui lui ouvrira sûrement, a-t-il poursuivi, «d'autres perspectives». S'essayant à d'autres ambiances musicales, le lauréat, également musicien maîtrisant la kouitra, le violon et le r'beb, confie qu'il a repris, avec des orchestres fusion, des pièces d'Edith Piaf et d'autres dans le style maghrébin. Le Prix du jury est revenu à Yazid Belouti de Koléa qui, comme Sabah Andaloussia, a été récompensé avec des cadeaux honorifiques. Salima Maadini, Salah Boukli et Dib El Ayachi, membres du jury présidé par Smain Hini, notant «la qualité des prestations en compétition», ont unanimement souligné «la difficulté à départager les concurrents». Parmi les recommandations formulées par le jury, la limitation de l'âge des postulants au concours à 35 ans, l'exigence de présenter deux programmes différents, distincts de ceux des autres participants et la nécessité de se présenter avec son orchestre, composé de huit musiciens jouant d'instruments traditionnels propres au genre andalou. La première partie de la soirée a été animée par la chanteuse andalouse Lamia Maadini qui a enchanté le public avec un programme prolifique scindé en deux volets, interprétant avec une voix pure à la tessiture large, une dizaine de pièces du patrimoine dans le mode ghrib et le genre hawzi. Intervenant après la lecture du palmarès, Brahim Hadj Kacem, ténor à la voix pleine et limpide, a embarqué l'assistance dans un voyage poétique, alignant Noubet Rasd Eddil, enchaînée à des pièces dans les genres hawzi et q'cid gherbi pour conclure avec «Ibrahim El Khalil», célèbre chanson du Cheikh Abdelkrim Dali.