A deux jours de l'ouverture de la 17e conférence du Sommet de la Ligue des Etats arabes, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, s'est entretenu par téléphone avec son homologue français, M.Jacques Chirac. Les deux chefs d'Etat ont fait un tour d'horizon des dossiers qui seront abordés lors de ce sommet. Cet entretien téléphonique a eu lieu bien à la veille de l'arrivée de Michel Barnier, ministre français des Affaires étrangères, qui exprimera officiellement l'intérêt de la France de «voir aboutir les efforts engagés pour renforcer le rôle de la Ligue arabe sur la scène régionale et internationale, en particulier en ce qui concerne le Liban , l'Irak et la résolution du conflit israélo-palestinien». Cet entretien s'inscrit dans le cadre de la volonté des deux présidents de poursuivre le rapprochement entre les deux pays et de la résolution des conflits en suspens. La 17e conférence du Sommet de la Ligue des Etats arabes devra être dominée par le processus de paix au Moyen-Orient adopté par le Sommet de Beyrouth demandant à Israël un retrait total des territoire arabes-occupés, y compris le Golan syrien jusqu'à la ligne du 4 juin 1967, ainsi que des territoires encore occupés dans le sud du Liban, l'acceptation d'un Etat palestinien indépendant et souverain en Cisjordanie et Gaza avec pour capitale Jérusalem-Est, une solution juste au problème des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU, la garantie du refus de toute forme d'implantation de Palestiniens dans les pays arabes, conformément à la légalité internationale, au principe de la terre contre la paix, à la conférence de Madrid, stipulant que les pays arabes pourraient, a fortiori, considérer que le conflit israélo-arabe a pris fin et développer des relations normales avec Israël dans le cadre de la paix globale. Une paix pour laquelle Jacques Chirac a de tout temps oeuvré. Le sommet Bouteflika-Mohamed VI qui doit se tenir en marge du Sommet arabe d'Alger aurait été également évoqué par le président français, Jacques Chirac. Ce dernier a par le passé tenté un rapprochement entre Alger et Rabat en invitant les deux parties à accélérer le processus de construction de l'Union Maghrébine arabe (UMA) «indispensable pour la stabilité et le développement de tout le Bassin méditerranéen». Le sommet Bouteflika-Mohammed VI est une autre aubaine pour aplanir les divergences entre les deux pays et amorcer la construction de l'UMA. Pour rappel, Jacques Chirac était devenu par la force des choses le porte-étendard des partisans de la paix dans le monde en invoquant le veto contre l'invasion de l'Irak par les forces de la coalition.