Pour la seule année 2016, près de 20 attentats et projets ont été déjoués en France. La France n'en a pas fini avec le terrorisme islamiste car de nouvelles menaces se profilent à l'horizon. Un attentat, «envisagé de longue date», a été déjoué ce week-end en France et sept personnes ont été interpellées, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve pour qui la «menace terroriste» n'a jamais été aussi élevée. Le risque zéro ne peut être garanti et ceux qui le garantissent mentent aux Français», a-t-il dit, à six mois de l'élection présidentielle. Le vrai danger de l'escalade du djihadisme en France, qui inquiète et préoccupe la majorité des Français, est la montée en puissance de la propagande de l' extrême droite. A coup sûr, une éventuelle nouvelle vague d' attentats perpétrée par Daesh en cette période hautement électoraliste en France apportera de l'eau au moulin de l'extrême droite, notent de nombreux analystes. Le risque s'accroît encore avec, «la menace du retour d'un grand nombre de djihadistes français et de leurs familles». 700 ressortissants français partis rejoindre Daesh en Syrie et en Irak ont été recensés et plus de 1000 autres souhaitent s'y rendre en cette zone. Depuis le début de l'année 2015, de sanglantes attaques terroristes ont été commises par Daesh. Pour la seule année 2016, près de 20 attentats et projets ont été déjoués en France, selon une source proche du dossier.Les personnes interpellées dans le cadre de cet attentat avorté, sont âgées de 29 à 37 ans, de nationalités française, marocaine et afghane, et arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche à Strasbourg (Est) et Marseille (Sud-Est), dans le cadre d'une enquête antiterroriste ouverte il y a «plus de huit mois», a indiqué le ministre à la presse. Quatre de ces arrestations avaient déjà été annoncées dimanche dernier. L'enquête devra «définir les rôles respectifs des personnes interpellées et établir si l'attentat ainsi déjoué était une attaque coordonnée visant à frapper simultanément plusieurs sites sur le territoire», a-t-il ajouté sans plus de précisions. Six étaient inconnues des services de renseignement, mais un Marocain, «dont la résidence n'était pas en France, était signalé par un pays partenaire». Deux personnes liées au même réseau avaient été interpellées le 14 juin, quelques jours après le début de l'Euro de football, et incarcérées, selon le ministre. Pour rappel, la France a été endeuillée à plusieurs reprises depuis les attentats terroristes revendiqués par Daesh et notamment perpétrés en janvier 2015 à Paris contre le journal satirique Charlie Hebdo et un magasin casher (17 morts).En novembre 2015, à Paris et sa banlieue (130 morts dans une salle de spectacles, des terrasses de café et devant le Stade de France), et en juillet 2016, à Nice (86 morts). Début septembre, la police avait arrêté un commando de femmes djihadistes à l'origine d'un attentat avorté à la voiture piégée, retrouvée bourrée de bonbonnes de gaz, non loin de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. Elles préparaient, d'après les enquêteurs, une autre attaque «imminente» contre une gare de la région parisienne. Les services antiterroristes ont arrêté depuis janvier 418 personnes en lien avec des réseaux djihadistes, dont 143 depuis le 1er septembre. Sur ces 143, 52 ont été écrouées et 21 placées sous contrôle judiciaire. Le président François Hollande a indiqué la semaine dernière vouloir prolonger l'état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, jusqu'à la présidentielle d'avril-mai 2017.