Un Franco-Algérien , un étudiant de 24 ans, accusé d'avoir projeté un attentat "imminent" contre "une ou deux églises", a été arrêté dimanche à Paris, ont révélé mercredi les autorités françaises, en soulignant la persistance de la menace terroriste plus de trois mois après les attentats en France. Cet étudiant en informatique était connu des services français de renseignement pour ses "velléités de départ en Syrie" afin d'y rejoindre les rangs djihadistes, a déclaré à la presse le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Selon un récent rapport du Sénat, les Français, au nombre de 1.500 au total, constituent près de la moitié des djihadistes européens en Syrie et en Irak. La police a découvert dans son véhicule et à son domicile dans le sud de Paris un "arsenal composé notamment de plusieurs armes de guerre, d'armes de poing, de munitions, de gilets pare-balle et de matériel informatique et de téléphonie", selon Bernard Cazeneuve. "Une documentation fournie a également été découverte établissant sans ambiguïté que l'individu projetait la commission imminente d'un attentat vraisemblablement contre une ou deux églises. Dimanche matin, cet attentat a été évité", a-t-il ajouté. L'homme a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête dirigée par des juges antiterroristes. L'arrestation s'est faite dans des circonstances rocambolesques, un peu par hasard : la matinée du dimanche, l'homme appelle la police, se disant blessé. Secouru dans l'est de Paris, il a en effet reçu une balle dans une jambe, et évoque alors, confusément, un règlement de comptes. Les enquêteurs, qui n'excluent pas qu'il se soit blessé lui-même, remontent les traces de sang et arrivent à son véhicule, où ils découvrent une partie de son arsenal. Plusieurs perquisitions et interpellations ont depuis été réalisées dans son entourage et sa famille, dont certains membres sont acquis à la cause de l'islam radical, selon des sources policières. Mercredi matin, les forces de l'ordre ont arrêté dans l'est de la France une femme habillée d'une burqa. Ce Franco-Algérien est par ailleurs soupçonné d'être impliqué dans le meurtre par balles d'une jeune femme de 32 ans, retrouvée morte dans une voiture dimanche à Villejuif, dans la banlieue est parisienne, a ajouté M. Cazeneuve. L'ADN du jeune homme, selon la police, a en effet été retrouvé dans la voiture. Le corps d'Aurélie Châtelain, une femme du nord de la France, marqué de trois impacts de balles, avait été retrouvé dans sa voiture en flammes au petit matin. Il s'agit de la première annonce publique d'un projet d'attentat imminent déjoué depuis l'attentat, contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 7 et le 9 janvier dernier.