Le programme du président élu américain, Donald Trump, inquiète ses partenaires occidentaux A la place, il veut négocier des traités «bilatéraux» qui selon lui «ramèneront les emplois et l'industrie sur le sol américain». Le président élu américain, Donald Trump, a décidé hier de retirer les Etats-Unis du traité commercial transpacifique (TPP) dès son investiture, dans le cadre des six mesures phares qu'il compte opérer lors de son mandat à la Maison Blanche, en attendant la nomination officielle de son équipe gouvernementale pour mener à bien sa mission. M. Trump, qui sera investi le 20 janvier, a promis qu'au premier jour de sa présidence, il retirera les Etats-Unis du TPP, signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, mais sans la Chine. Il estime que le traité en question constitue «un désastre potentiel» pour son pays. Aussi tôt, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, en visite en Argentine, a réagi hier en déclarant que «le TPP sans les Etats-Unis n'aurait pas de sens». Pour entrer en vigueur, ce partenariat porté par le président sortant Barack Obama devait encore être approuvé par le Congrès américain, dominé par les républicains. Le président américain élu a annoncé au total six mesures phares pour ses 100 premiers jours au pouvoir, visant, selon ces propos: «l'Amérique d'abord». Celles-ci concernent prioritairement l'immigration, la sécurité nationale et l'énergie. Pour cinquième et sixième mesures, M. Trump a promis de lutter contre la bureaucratie en supprimant deux réglementations pour toute nouvelle réglementation adoptée, et pour une nouvelle «éthique» politique, en interdisant tout passage dans le privé pendant cinq ans pour tout membre de l'exécutif. S'agissant des postes de son administration, le nouveau président américain semble ne pas avoir fait de choix définitifs pour les fonctions clés comme la diplomatie, la défense et l'économie. Il a néanmoins confié le ministère de la Justice au sénateur Jeff Sessions, et a choisi le représentant du Kansas à la Chambre des représentants, Mike Pompeo, pour être à la tête de la puissante agence de renseignements (CIA). Le poste de conseiller à la sécurité nationale va revenir au général à la retraite Michael Flynn, qui avait dirigé le service des renseignements militaires (Defense Intelligence Agency) entre 2012 et 2014, selon les médias américains. Parmi les prétendants au portefeuille de la Défense, un responsable «très respecté» de l'armée américaine, le général à la retraite James Mattis, 66 ans. «Un possible ministre de la Défense», a déclaré Donald Trump dimanche sur son compte Tweeter. Mais lundi, la sélection de la future équipe de sécurité nationale de M. Trump a suscité une véritable bataille entre les néoconservateurs et outsiders du parti républicain. Le camp des néoconservateurs voulant imposer Stephen Hadley, l'ancien conseiller à la sécurité nationale de l'ancien président Georges Bush et John Bolton, un autre allié de M. Bush, dans la nouvelle équipe de sécurité. L'«establishment républicain», dont plusieurs membres influents ont lâché le président élu pendant sa campagne électorale, estime qu'avec ces candidats, les Etats-Unis peuvent jouer un rôle «actif» à travers le monde notamment au Moyen-Orient et en Asie pour «dissuader les ennemis» de Washington et «rassurer ses alliés». A l'opposé, les faucons républicains (outsiders) qui composent le cercle le plus proche du président élu, considèrent que l'élection de Donald Trump devrait constituer l'opportunité pour les Etats-Unis pour renoncer à certains de ses engagements internationaux, réduire l'aide internationale ainsi que les dépenses des campagnes militaires coûteuses, incluant une réforme de l'Otan. L'équipe de sécurité du président aura un rôle de coordination et parfois d'impulsion sur la politique étrangère et la sécurité nationale des Etats-Unis. Elle réunit le vice-président, le secrétaire d'Etat et le secrétaire à la Défense ainsi que le conseiller à la sécurité nationale. Deux candidats sont en outre pressentis au poste clé de secrétaire d'Etat, qui sont l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, et l'ancien candidat à la présidentielle de 2012, le républicain modéré Mitt Romney. Les nominations pourraient cependant n'arriver qu'après la grande fête familiale de Thanksgiving, demain. La chaîne de télévision CNN a précisé qu'une annonce officielle devrait intervenir dans le courant de la matinée de vendredi.