Le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'est envolé jeudi pour New York où il été le premier dirigeant à rencontrer le président élu des Etats-Unis Donald Trump, dont les propos de campagne ont mis en question les engagements militaires américains en Asie. Le milliardaire l'a reçu dans son quartier général de la Trump Tower jeudi soir. C'est un honneur pour moi de rencontrer le président élu Trump avant les autres dirigeants du monde, a déclaré M. Abe à la presse. Je voudrais discuter avec le président Trump de nos rêves pour l'avenir. Pendant sa campagne, le candidat républicain avait dit envisager le retrait des soldats américains du sud de la péninsule coréenne et de l'archipel nippon à défaut d'une hausse significative de la contribution financière des deux pays. Il n'avait alors pas hésité à laisser entendre publiquement qu'il serait préférable que ces Etats se dotent de l'arme atomique. Il a depuis nié avoir tenu ces propos sur le nucléaire mais ses paroles de campagne, maintenant qu'il est élu, sèment le doute sur la volonté des Etats-Unis de soutenir leurs alliés asiatiques dans un continent où la Chine avance ses pions et la Corée du Nord multiplie les provocations. L'alliance entre le Japon et les Etats-Unis est la pierre angulaire de la diplomatie et de la sécurité du Japon, a insisté M. Abe à l'aéroport. L'alliance ne peut fonctionner que dans la confiance. Je voudrais construire une relation de confiance avec M. Trump et travailler avec lui main dans la main pour la paix et la prospérité du monde, a-t-il ajouté. Les deux dirigeants ont aussi abordé la question du Partenariat transpacifique (TPP), que M. Trump a remis en cause. Ce traité de libre échange a été signé en 2015 par 12 pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam) mais doit être ratifié par Washington. Son avenir est désormais incertain. J'espère m'entendre avec lui sur l'importance du Partenariat transpacifique, a dit M. Abe avant de partir pour les Etats-Unis, étape sur le chemin de la réunion annuelle des 21 pays de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui ont démarrés jeudi au Pérou. Le Premier ministre japonais avait averti cette semaine devant le Parlement qu'un effondrement de ce partenariat risquerait de favoriser un accord commercial rival voulu par la Chine. M. Trump avait aussi durant sa campagne semé l'inquiétude sur l'avenir du principe de la défense collective, qui est au cœur du traité fondateur de l'Otan, en laissant entendre que Washington pourrait réfléchir à deux fois avant de venir en aide à un allié de l'Otan en danger qui n'aurait pas mis de moyens au pot commun.